Les médias mettent à nouveau leurs projecteurs sur la baisse du nombre de Parisiens. En effet, selon les statistiques officielles récemment dévoilées, la capitale comptait 2087600 habitants en 2024 soit 45 500 de moins en 3 ans et 100 000 en 11 ans (-5%). Les projections de l’INSEE montrent que Paris pourrait perdre d’ici 2050 jusqu’à 2 600 ménages (représentant 12 200 habitants) soit – 0,24% par an! Ce qui ramènerait le nombre d’habitants à moins de 2 millions vers 2060! L’exode des Parisiens vers la banlieue ou la province moins stressantes et plus dynamiques en matière de démographie ne faiblit pas depuis 15 ans. Le coût élevé de l’immobilier, le vieillissement de la population, la composition des ménages, beaucoup de familles monoparentales et personnes seules, (davantage que dans le reste du pays) font l’objet de toutes les attentions des travaux menés par les services statistiques.
En résumé la ville devient attractive surtout pour les touristes, résultat de la politique voulue et mise en œuvre par l’équipe municipale aux manettes de la ville depuis près de 25 ans. La situation est globalement désolante. Tout est malheureusement fait pour que les projections de l’Insee se réalisent. Augmentation exponentielle de la taxe foncière, difficulté de trouver un logement (contraintes sur les loyers encadrés ou prix trop élevé), difficulté de trouver une place de crèche, mise en place de zones à trafic limité et jusqu’à il y a peu des ZFE, malpropreté, insécurité, RER et métros bondés ambiance de fête perpétuelle dans la plupart des quartiers notamment avec la multiplication des terrasses qui réduisent l’espace public et apportent leurs nuisances sonores, sur tourisme, manifestations trop fréquentes avec leurs conséquences (casse, pillage, violences…), circulation infernale, transports au commun manquant de régularité, travaux perpétuels, danger des bicyclettes et des trottinettes (car il y en a toujours). Tout est fait pour dégoûter le Parisien qui travaille ou qui souhaite une certaine tranquillité et une vie normale de quartier. Dans un article fort intéressant du Figaro du 30 mai, Ronan Planchon écrivait « Cette évasion (NDLR des Parisiens) traduit un malaise profond ; celui d’une classe sociale (NDLR: les cadres) dépossédée, déclassée. Leur statut masque une relégation…il fuit un modèle social, un monde où le travail ne paie plus. »
Il ne faut pas croire les déclarations lancinantes de certains élus qui analysent toujours cette fuite d’habitants « … comme due uniquement à l’augmentation du nombre de logements vacants et des résidences secondaires« . Les chiffrant même à 300 000 logements (28% du parc privé). La proposition de remède de la part des édiles pour contrer cette situation repose à nouveau sur des propositions de nouvelles taxes, c’est-à-dire soigner le mal par le mal…! N’y a t’il pas lieu plutôt de s’interroger sur la politique (notamment du logement) menée à Paris depuis un quart de siècle. On ne doit pas s’étonner ensuite de la baisse de la population avec ses fermetures d’écoles… Une représentante de l’Insee rappelait à propos de ces données récentes que « beaucoup d’événements comme des crises ou des politiques publiques peuvent aussi faire basculer le cours des choses.»
Dans les années 20 et 30 la ville a compté jusqu’à 2,9 millions d’habitants (!) mais au vu des projections de l’Insee on note une accélération de la baisse qui n’est pas de bonne augure et déclasse au final Paris puisque c’est la preuve même qu’elle perd de son attractivité.