Les  trottinettes polluent

Nombreux sont les articles de presse consacrés la pollution des trottinettes électriques, car contrairement au discours souvent lénifiant sur les déplacements doux, les promoteurs de ces deux roues qui envahissent la capitale, comme d’autres villes, oublient de mentionner leur impact sur l’environnement.

Une étude réalisée par plusieurs spécialistes, Joseph Hollingsworth, Brenna Copeland et Jeremiah X. Johnson, publiée sur IOP Science, estime les émissions de C02 à 125,5 g/km (202 g/mile dans la publication originale) pour une trottinette électrique. Le calcul a été effectué dans le cadre d’un libre-service type LimeBird ou Dot. Les matériaux produits en Chine pour la fabrication des engins (*) pèsent 50% de la pollution générée et 43% pour leur collecte et leur redistribution, c’est-à-dire leur transport, via les mers pour les acheminer en France et  via des camions ensuite notamment d’une station à une autre au cours de leur courte vie.

Pour les spécialistes qui se sont penchés sur les trottinettes, le constat est implacable, ce mode de transport est l’un des plus polluants qui soit ! Davantage que les voitures produites récemment et que les transports en commun !   Certaines études plus pessimistes avancent 150 à 200 g contre 31 à 62g/km de C02  émis pour celles réservées au seul usage personnel alors  que le seuil est de 93,5 g pour un bus diesel et de 5,4 g par passager pour un Transilien (source Comité des Constructeurs Français d’Automobiles).  Ne sont pas comparées les autres pollutions, dont celles spécifiques à l’automobile (particules fines, NOx, etc.) ou aux trottinettes (exploitation de terres rares, acidification des sols…). Pour les défenseurs des trottinettes l’argument mis en avant est que ces deux roues n’émettent pas de polluants atmosphériques localement.  il n’empêche qu’ils polluent bel et bien la planète peu importe où sont constatées les émissions ? D’autres ajoutent que la trottinette remplit son rôle de moindre pollution dès lors qu’elle se substitue à l’usage de la voiture… argument qui ne tient plus vraiment face aux automobiles moins polluantes produites actuellement.

Certaines trottinettes en libre-service auraient une durée de vie d’à peine un mois ? La durée de vie des batteries au lithium pour un usage de 20 km/jour est estimée de 1,5 à 3 ans. Comment sont-elles recyclées ? Nous savons que des générateurs à essence donc polluants sont utilisés par des « juicers » pour recharger les batteries ! De nombreuses trottinettes sont laissées à l’abandon y compris dans la Seine. Quid de leur devenir ensuite?

Finalement l’erreur ne vient-elle pas d’avoir voulu lancer des trottinettes en libre-service alors que ce deux roues devenu tendance est surtout un moyen de locomotion personnel ? De nombreuses voix s’élèvent pour les interdire dans les agglomérations donc aussi à Paris.  

 

L’avis et les commentaires des lecteurs de cet article peuvent utilement compléter toutes les considérations évoquées.

 

(*) Une trottinette électrique Xiaomi M365 (environ 400 €), est composée de beaucoup d’aluminium (6,0 kg), de l’acier (1,4 kg), une batterie lithium-ion (1,2 kg), un moteur électrique (1,2 kg) et des pneus à chambre à air (0,83 kg) principalement.

 

2 commentaires

  1. Article très intéressant qui devrait troubler un peu la bonne conscience des usagers de trottinettes et conforter à l’inverse ceux qui dénoncent leurs méfaits.
    Finalement, « ce pelé, ce galeux d’où nous vient tout le mal  » à savoir l’automobiliste (à condition bien sûr qu’il use de façon modérée de sa voiture) n’est sans doute pas un criminel !

  2. En plus d’être dangereuses pour leurs utilisateurs et pour les piétons, les trottinettes sont dangereuses pour la planète!

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