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Au travers d’une exposition majeure, la première sur ce thème en Europe, le Louvre nous présente actuellement et jusqu’au 28 juillet le sultanat mamlouk (1250-1517), un âge d’or du Proche-Orient islamique, en l’inscrivant dans une perspective transrégionale.
« Esclaves militaires d’origine majoritairement turque puis caucasienne, les Mamlouks ont construit leur légende sur leur puissance guerrière. De 1250 à 1517, le sultanat mamlouk a vaincu les derniers bastions des croisés, combattu et repoussé la menace des Mongols, survécu aux invasions de Tamerlan et maintenu à distance ses menaçants voisins turkmènes et ottomans avant de succomber à l’expansionnisme de ces derniers. Il embrasse un vaste territoire qui comprend l’Égypte, le Bilad al-Sham (Syrie, Liban, Israël/Palestine, Jordanie), une partie de l’est de l’Anatolie et le Hedjaz en Arabie où sont situées La Mecque et Médine« .
Outre les conquêtes et les faits d’armes du sultanat, la culture Mamlouk est « aussi complexe et protéiforme que sa société participe d’une époque médiévale méconnue et singulièrement mouvante. Un monde où se croisent sultans, émirs, riches élites civiles activement engagés dans le mécénat. Une société plurielle où les femmes comme les minorités chrétiennes et juives ont une place« . Un empire « au sein duquel les personnes et les idées circulent au même titre que les marchandises et les répertoires artistiques.«
Le parcours muséal comporte cinq sections (les Mamlouks, leur société, leurs cultures, leurs connexions avec le monde et leur art). 260 œuvres (dont un tiers provient des collections du Louvre et du musée des Arts Décoratifs), à côté de prêts nationaux et internationaux prestigieux sont présentés. Rein n’a été oublié qu’il s’agisse de « Textiles, objets d’art, manuscrits, peintures, ivoires, décors de pierre et de boiserie …un monde artistique, littéraire, religieux et scientifique foisonnant… La culture visuelle mamlouke marquera durablement l’histoire de l’architecture et des arts« .
Parmi les œuvres présentées le Louvre a mis en avant un de ses trésors, le baptistère de Saint Louis (on a longtemps cru a tort qu’il avait été ramené des croisades par Saint-Louis). Il est en laiton martelé, orné d’un décor incrusté d’argent, d’or, et de pâte noire. il mesure 20 cm de haut et 50 cm de diamètre. Il fut utilisé en 1606 pour le baptême de Louis XIII. Il s’agit d’une pièce unique conservée au département des arts de l’islam et sur laquelle nous avons a peu de connaissances sinon qu’elle est mamelouk et qu’elle fut cachée au château de Chambord durant la seconde guerre mondiale de peur qu’elle ne soit volée par les Allemands. Mais personne ne sait comment elle est arrivée en France. Elle est mentionnée pour la première fois vers 1440 dans un inventaire inédit du trésor de la Sainte-Chapelle.
Truffée de dispositifs ludiques et immersifs, l’exposition permet aux visiteurs « des rencontres avec des personnages historiques représentatifs de la société mamlouke, racontant des histoires singulières au sein de la grande Histoire« . Aprés cette visite notre regard est différent sur l’Égypte et le Proche-Orient médiévaux, alors au centre des échanges entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe.
Source : Présentation du musée du Louvre
De 9h00 à 18h00 lundi, jeudi, samedi et dimanche et jusqu’à 21h00 mercredi et vendredi.
Une conférence est prévue à 12h30 le 15 mai. Une rencontre intitulée « En Syrie, la grande citadelle d’Alep à la période mamlouke » et programmée le 02 juin à 19h00.