Fermées depuis le 11 mars, bien que plusieurs expositions thématiques restent encore ouvertes quelque temps, les collections permanentes du Centre Pompidou sont à l’origine d’un immense chantier….le déménagement de quelques 1 500 œuvres!! L’opération doit être finalisée le 31 décembre prochain pour laisser la place aux importants travaux annoncés.
Parallèlement la bibliothèque de recherche, la bibliothèque principale appelée BPI doivent elle aussi être transférées dans un laps de temps plus court, au plus tard le 30 septembre. Elles seront installées pour 5 ans dans l’immeuble Louis Lumière de la Cour Saint Émilion (40 rue des Terroirs 12e) face à la BnF située de l’autre côté de la Seine. L’ouverture est annoncée pour le lundi 25 août. N’oublions pas non plus les collections d’architecture en deux dimensions pour lesquelles le déménagement est plus problématique car certaines ont des dimensions énormes, quand d’autres sont très fragiles ou photosensibles…
L’exemple le plus inattendu, et sans doute parmi les plus complexes, est celui du transfert du « mur Breton » au Centre Pompidou de Metz. Il s’agit de cela reconstitution d’une partie du cabinet de curiosités (255 pièces) provenant de l’atelier parisien d’André Breton au 42, rue Fontaine près de Pigalle.
Au total il faut faire partir du Centre Pompidou 120 000 pièces (le musée en compte 150 000 et sur ce total 6 000 sont habituellement prêtées).
Les informations récoltées font état de la réquisition de 1 500 semi-remorques. On imagine le ballet de ces engins dans le quartier et ses environs.
Plus généralement ce plan qui demande une longue et minutieuse préparation a fait l’objet de critiques au sein même de l’institution où certains estiment qu’elle a été insuffisante. Ainsi le pôle de Massy du Centre Pompidou qui doit abriter les œuvres pendant cette période est encore en chantier et ne pourra, si tout se passe bien, recevoir les collections qu’à la fin de l’année prochaine. Or le calendrier imposé par ailleurs oblige à les déposer temporairement dans les réserves du boulevard Ney (18e) mais elles manquent d’espace obligeant à louer des locaux supplémentaires (d’autres institutions sollicitées sont aussi en manque de place pour la plupart) chez des transporteurs avec la contrainte de normes exigeantes (en matière climatique plus particulièrement).
Si l’on tient compte des manipulations, de l’enregistrement une à une des œuvres, des nombreux pointages nécessaires, des besoins de caisses sur mesure pour les emballer, de la question des assurances et de mille autres problématiques et sujets … c’est pire que l’opération de sauvetage des trésors du Louvre à l’arrivée des troupes Allemandes en 1940 où les responsables d’alors étaient allés jusqu’à réquisitionner les personnels du service des colis de vente par correspondance de la Samaritaine.
Ces quelques informations donnent une idée du gigantisme de cette opération menée par le Centre Pompidou, opération qui dans 5 ans devra être conduite en sens inverse.
En guise de conclusion nous rappellerons que ces travaux, déménagements, locations et autres contraintes vont coûter tout de même (au prix annoncé aujourd’hui mais qui pourrait peut être évoluer comme souvent pour ce type de chantier) la bagatelle de 450 millions d’€… C’est considérable pour une institution qui n’a que 50 ans d’existence et a déjà connu plusieurs campagnes de travaux !