Où s’arrêtera Airbnb ?

La mairie de Paris ne se hasarde plus depuis quelque temps à des compromis avec les locations saisonnières et notamment Airbnb. Le temps du déploiement du tapis rouge pour recevoir son fondateur et dirigeant Brian Chelky à l’hôtel de ville, le 27 février 2015, est révolu.  Quatre ans se sont écoulés et le taux d’’emprise tentaculaire de cette entreprise sur la capitale, que ne compense pas la taxe de séjour perçue par la ville, est devenue une véritable épine dont il faut désormais limiter les effets. Effets sur l’immobilier (devenu de plus en plus cher en raison de la spéculation causée par la rentabilité générée par ces locations qui touchent 70 000 logements !),  sur les loyers qui grimpent, sur la concurrence de plus en plus vive pour le secteur de l’hôtellerie, sur les  commerces déstabilisés, sur la fête occasionnée par les touristes de plus en plus en nombreux avec, à toute heure, force bruit des valises à roulettes et des allers et venues incessants dans les copropriétés, sans oublier la fraude engendrée notamment au titre de la sous location et des multi loueurs professionnels…

D’abord timorée, l’équipe municipale se devait de réagir tant ses administrés se montrent de plus en plus indisposés, sauf les loueurs qui y trouvent une effet d’aubaine ! Airbnb et autres entreprises de location touristique bousculent toute la politique de la mairie sur le logement par manque d’anticipation avéré avec le résultat que nous connaissons, vivons et subissons au quotidien.  Ces conséquences étaient pourtant prévisibles .

La limitation de la durée des locations à 120 nuitées par an décidée par la mairie est arrivée bien tardivement, les contrôles renforcés mais réalisés par une équipe restreinte pouvant mener à des poursuites judiciaires, les déclarations obligatoires imposées aux plateformes  qu’ont durcies récemment de nouvelles dispositions législatives refrènent le phénomène. Mais n’est-il pas déjà trop tard lorsque l’on sait que Paris est la « capitale » mondiale d’Airbnb, la ville où l’offre est la plus importante !

Et les mauvaises nouvelles s’accumulent, Airbnb est devenu partenaire  du Comité olympique jusqu’en 2028, les JO de Paris auront lieu en 2024, les hôteliers viennent de suspendre leur participation au sponsoring des JO.,  Quant au résultat aléatoire de l’action intentée devant la cour de justice de l’Union européenne par plusieurs pays pour essayer d’imposer une meilleure régulation, il  ne sera pas connu au mieux avant l’été 2020.

En réponse à la polémique créée sur ce sujet en pleine période préélectorale, la Maire dit réfléchir à une interdiction totale des plates-formes de location de meublés touristiques dans les quartiers du centre de la capitale, ce que les habitants appellent de leur vœu le plus cher depuis longtemps déjà, mais il serait question de demander au préalable l’avis des Parisiens par référendum après les élections. Curieux calendrier alors que le sujet urge et que le problème des locations touristiques est on ne peut plus clivant dans le débat électoral !

Le feuilleton n’est pas terminé mais il semble malheureusement que sans décision énergique, l’entreprise américaine qui a un temps d’avance, va continuer à prospérer. on parle d’une introduction en bourse l’an prochain du titre Aitbnb  qui atteindrait une valorisation stratosphérique. En attendant les habitants des arrondissements du centre paient au prix fort dans leur vie quotidienne de cette « ubérisation » de leurs quartiers.

 

1 commentaire

  1. Merci pour vos informations qui nous permettent de mieux cerner les problèmes.
    En repoussant le référendum annoncé, une fois de plus la Mairie préfère l’inertie plutôt qu’une décision courageuse qu’on serait en droit d’attendre des responsables politiques . On continue à subir lâchement plutôt que d’agir!

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