Petite histoire de l’Oratoire du Louvre

Lancés en 1621, les travaux de construction de l’Oratoire du Louvre ne seront finalisés qu’en 1744, avançant au gré des moyens financiers disponibles. Situé 145 rue Saint-Honoré et accessible aussi par le 160 rue de Rivoli, cet édifice religieux se trouve juste derrière le Louvre d’où il tire son nom. La congrégation de l’Oratoire fondée par Philippe Néri et le futur cardinal Pierre de Bérulle est à l’origine du projet. Elle a pour but de contrer les réformistes de Jean Calvin. L’église deviendra la chapelle royale du Louvre en 1623 sur ordre de Louis XIII.

Après l’acquisition de différentes maisons autour de celle des pères de l’Oratoire, la parcelle est dégagée et les travaux entrepris sur les plans de l’architecte Clément Métezeau (auteur de la place ducale de Charleville) qui sera remplacé ensuite par Nicolas Lemercier. L’église est comprise « dans un plan rectangulaire avec un chœur en abside en hémicycle et une chapelle de plan carré ». La façade prévue rue Saint-Honoré, après une longue période d’arrêt des travaux,  sera réalisée sous la direction de Pierre Craqué dans le style classique, en 1744,  date à laquelle le maître autel est remanié. Deux sculpteurs sont intervenus à ce moment, Claude-Clair Francin et Nicolas Sébastien Adam qui a travaillé pour le château de Versailles.

« La nef est surmontée d’un toit en ardoise ainsi que l’abside qui possède deux clochetons la surmontant. L’intérieur est de style classique avec des murs latéraux à colonnes et arc en plein cintre surmontés d’une balustrade décorée et d’une superbe corniche. La voûte est dans le même style avec de grands vitraux côté chœur et dans la nef. Un déambulatoire distribue les chapelles latérales dont certaines possèdent une superbe voûte peinte par Charles Le Brun. Des tribunes en bois, accessibles par un petit escalier, existent encore sur la partie latérale supérieure de la nef. »  Ajoutons que les chapelles perpendiculaires à la nef, attribuées à différentes familles en vue,  pour y être inhumé comme il était souvent de règle, ont été décorées outre Le Brun, par Philippe de Champaigne et Simon Vouet. Notons aussi qu’eurent lieu dans cette église les funérailles de Louis XIII, des reines Anne d’Autriche et Marie-Thérèse ainsi que de Richelieu.

Le bâtiment ayant servi de magasin pour les décors de l’opéra au moment de la Révolution, le culte a été rétabli par Napoléon en 1811 et affecté au culte protestant. L’Oratoire est ensuite devenu propriété de la Ville de Paris en 1848. Les arcades en forme de portique qui encadrent le chevet sont l’œuvre de Baltard au moment des travaux haussmanniens.  Ce n’est qu’en 1899, suite à une souscription publique, qu’est érigé le monument de l’Amiral de Coligny encadré des allégories de la gloire et de la patrie sous la direction de l’architecte Louis Sellier de Gisors et du sculpteur Gustave Crauk dont des œuvres sont exposées au musée d’Orsay. Au début des années 60, la restauration des orgues Meklin datant de 1898 a transformé presque totalement l’instrument, la tribune fut même agrandie pour l’occasion.

Sources diverses dont « Histoire de l’église de l’Oratoire Saint-Honoré ou du Louvre par Roger Braun- Causerie du 22 avril 1932- Société d’histoire et d’archéologie des 1er et 2ème arrondissements de Paris.

 

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