Madame la Maire, les Parisiens ne vous disent (toujours) pas merci

Nous publions l’article paru le 24 septembre sur le blog de l’association Réseau Vivre Paris ! faisant le point sur le dossier des extensions sans concertation des terrasses des bars et restaurants qui provoquent l’ire des habitants qui subissent les nuisances et que nous avons dénoncées sur notre blog. Le nombre de témoignages que nous avons reçus est impressionnant et il ne faut pas s’étonner du regain de cas de Covid. 

 

Mme la Maire de Paris a pris la décision sans aucune concertation d’offrir l’espace public aux bars pour y étaler leurs terrasses, et ce en dehors de tout cadre juridique ou réglementaire : le fait du prince en quelque sorte.
Depuis la mi-mai, le sommeil des Parisiens et le déplacement des piétons ont été sacrifiés pour satisfaire le lobby des bars et des marchands d’alcool. De plus le non respect sur ces terrasses des mesures barrières mises en place par le gouvernement posent un risque de santé publique : terrasses bondées, non-respect de la distanciation…

L’argument soi-disant économique selon lequel les bars ont souffert (comme tant d’autres) de la crise sanitaire et qu’ils méritent une aide (comme tant d’autres) ne tient plus. Il ne s’agit plus d’une aide passagère mais d’un gigantesque cadeau fait à une profession sur le dos des Parisiens, au mépris de leur santé.

Nous avons reçu près de 100 de témoignages de Parisiens… D’autres se trouvent sur notre compte Twitter et sur notre page Facebook.
Aucun quartier de Paris n’est épargné par ces nuisances comme le montrent ces témoignages.

 

26 septembre

Une délégation de sept membres du collectif d’une quarantaine d’associations sera reçu par Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Maire de Paris, accompagné des maires adjoints concernés par les questions relatives à l’espace public. Les membres de cette délégation ont été choisis pour leur connaissance du dossier. En amont de cette réunion le collectif a préparé une plate-forme qui a été adressée à nos interlocuteurs à l’Hôtel de Ville.

 

24 septembre

Devant les risques de reprise de la pandémie le ministre de la santé annoncé de nouvelles mesures pour freiner le virus dans les grandes villes, dont Paris.

La réaction de Mme la Maire de Paris nous étonne : « l’édile a dénoncé des mesures “très restrictives prises malheureusement sans concertation”. Elle assure ainsi n’avoir été prévenue qu’une heure avant.” C’est quand même surprenant (le mot est faible) d’entendre Mme Hidalgo se plaindre de l’absence de concertation quand elle a elle-même décidé de l’octroi gratuit de l’espace public aux bars sans aucune concertation.De plus, elle se plaint de n’avoir été prévenue qu’une heure avant. Les Parisiens, quant eux, ont été prévenus après et mis devant le fait accompli (le fait du prince comme nous l’écrivions le 3 juillet). 

Emmanuel Grégoire, son premier adjoint, reprend à son compte les éléments de langage des syndicats des bars et restaurants : « La veille, juste après les annonces d’Olivier Véran, le premier adjoint à Paris, Emmanuel Grégoire avait déjà tancé une mesure représentant “un risque économique immense”. L’adjoint également s’est dit “dubitatif sur la fermeture des bars”, estimant que “le risque maximum est dans les espaces privés. Parce que le risque que nous pressentons, c’est que quand vous prenez des mesures trop coercitives (…) le risque ce n’est pas que les gens arrêtent de faire la fête mais se déportent dans des lieux moins contrôlés”, a justifié Emmanuel Grégoire.”
Ses propos sont à mettre en parallèle avec cet extrait de la Dépêche : « Pour ces syndicats patronaux fermer plus tôt dans la soirée les bars et restaurants pousserait les clients à privilégier des soirées privées en appartements ou sur des lieux publics favorisant la transmission du virus.  » Nos professions constituent la seule alternative sécurisée face à la multiplication de manifestations sauvages qui échappent par définition à tout contrôle et responsabilité » ont plaidé les syndicats professionnels auprès de la préfecture.”


23 septembre

Le Parisien a publié un article au titre explicite : le cri de colère des riverains contre l’extension des terrasses à Paris. Comme le dit très bien Bertrand Lukacs : « Ce courrier commun, c’est du jamais-vu et cela montre le niveau d’exaspération invraisemblable qui a été atteint. » Il ajoute : « Les signataires dénoncent en premier lieu la brutalité et la verticalité de la méthode, regrettant une mise à l’écart des habitants et de certaines professions, en totale contradiction avec les promesses d’une politique plus participative. »
Le réponse de la Ville de Paris (« laconique » selon le journaliste) suspend en effet : elle « a travaillé sur une nouvelle charte, basée sur les retours d’expérience de terrain des services de la Ville, des mairies d’arrondissement et les associations des riverains. » De nombreux maires d’arrondissement n’ont même pas été avertis de la création des terrasses éphémères et, à notre connaissance, aucune association de riverains n’a été consultée. 


21 septembre

Une quarantaine d’associations et collectifs parisiens ont rédigé un communiqué demandant à être reçus par la Maire de Paris.
Les signataires déplorent l’incapacité de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police à faire respecter la « charte des engagements » et donc leur impuissance à protéger les Parisiens contre les risques sanitaires et les nuisances générées par les terrasses « éphémères ».
Ils s’inquiètent en effet d’une dérégulation encore moins contrôlée de l’espace public, alors que les risques de propagation du coronavirus, les nuisances sonores, l’alcoolisation massive, les comportements antisociaux, ont redoublé avec l’entrée en vigueur de cette décision.
Ils constatent enfin qu’une étape supplémentaire a été franchie dans l’exclusion de l’espace public des personnes à mobilité réduite, dont le droit de circuler est toujours plus entravé à Paris, au point d’être aujourd’hui remis en cause par l’élargissement des terrasses.
Devant la gravité de cette situation, les organisations et citoyens signataires appellent la Maire de Paris à ouvrir dans les plus brefs délais des discussions concernant son projet.

Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, a proposé de rencontrer les associations ayant rédigé le communiqué.
Nous sommes hautement conscients des effets pervers dus aux mesures d’autorisation des terrasses éphémères et nous sommes déterminés à les limiter efficacement. C’est pourquoi la charte fait l’objet d’une adaptation afin de mieux prendre en compte et limiter ces nuisances, de même que le renforcement des moyens pour contrôler et sanctionner les abus.
Nous vous proposons de vous recevoir avec l’ensemble des adjoints à la Maire de Paris concernés pour faire le point sur les différents sujets et améliorer la situation. Nous serons à l’écoute des propositions formulées par votre collectif. Si vous en êtes d’accord, nous vous proposons une rencontre.
Bien à vous


19 septembre

Un article de Challenges au titre sans ambiguïté : A Paris, le bruit des 8.000 terrasses éphémères fait craquer les riverains. « Un vent de révolte souffle sur Paris. Les riverains sont en colère. Ils craquent d’être privés de sommeil depuis des semaines. » Mais la Mairie de Paris est sourde et refuse d’entendre les Parisiens victimes des nuisances sonores générées par les 8000 terrasses éphémères. C’est pourquoi, comme l’annonce Challenges « un collectif de 40 associations de riverains de la capitale (dont Le Réseau Vivre Paris!) se prépare à publier une déclaration ».


14 août

Un article du Figaro Magazine résume parfaitement la situation : L’extension des terrasses des cafés et restaurants sème la zizanie dans les villes.

Nous ne pouvons qu’être d’accord avec ce que dit le Directeur Général G de pro tourisme: “La contrepartie de la liberté c’est le contrôle : les villes doivent se donner les moyens de faire respecter les limites de l’autorisation en termes d’horaires, de surface, de musique, etc… Que les polices municipales patrouillent!”
Exactement ce qui ne se passe pas à Paris. Et pourtant la Maire de Paris a une police municipale à sa disposition.

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