Le journal l’Est Républicain a consacré le 21 août un article intéressant sur la pollution lumineuse et ses méfaits sur la biodiversité.
Une expérience sensorielle nocturne a été menée localement à Nancy au sein de la nature urbaine en mettant en exergue la biodiversité et les moyens de lutter contre cette pollution.
Maints services environnementaux des collectivités locales en lien avec des associations sont ainsi mobilisés pour définir des actions à engager et sensibiliser le grand public. Plusieurs villes adhèrent au réseau des villes et territoires vertueux en matière de gestion de la lumière artificielle nocturne au travers d’une charte de bonne conduite avec l’association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne (ANPCEN) créée en 1999 et qu’a rejointe la région Île de France.
Il est avéré que la lumière artificielle contrarie les rythmes biologiques et modifie le comportement des espèces. Sont citées parmi les conséquences les plus néfastes, des difficultés de déplace des perturbations endocriniennes, hormonales et reproductrices qu’il s’agisse des espèces « lucifuges » (qui fuient la lumière) ou des espèces « lumifuges » (qui vivent dans les anfractuosités…). Notre système endocrinien régulateur du sommeil est lui aussi affecté. Si l’idée d’ouvrir squares et parcs parisiens la nuit parait bonne pour se protéger en cas de canicule, ce n’est en revanche pas approprié pour la végétation et la faune qui ont besoin de repos et de respiration la nuit, à l’abri des hommes. La lumière artificielle consomme de l’énergie, ce qui représente un coût pour les utilisateurs. Par beau temps il est impossible de jouir du spectacle offert par un ciel tout étoilé. La réglementation sur les enseignes lumineuses qui doivent être éteintes le plus souvent entre 1H00 et 6h00 ne représente pas grand chose dans la lutte contre la pollution nocturne. Il en est de même sur la réglementation des éclairages extérieurs nocturnes (*).
Bien entendu les mesures prises pour réduire la pollution lumineuse peuvent contrarier notre confort voire être décriées. L’une d’entre elles est la réduction de l’éclairage public. Un éclairage public absent ou très bas n’est pas sans danger car propice à l’insécurité et aux incivilités dans les rues concernées. De telles décisions peuvent elles être décidées sans concertation avec les usagers que sont les habitants ? Non bien entendu et si elles se révèlent vraiment indispensables il est important de faire au préalable preuve de pédagogie.
Oui il est nécessaire de lutter contre la pollution lumineuse qui est avérée, le soutien des habitants est néanmoins essentiel pour le respect de la biodiversité qui est en jeu.
(*) « Interdiction des lampes d’extérieur avec un faisceau lumineux dépassant l’horizon (180°) couleur maximum de 3 000K« .