Réuni à la fois physiquement dans la salle du conseil à la mairie et à distance pour un certain nombre d’autres conseillers, le Conseil de Paris du 18 mai s’est penché sur un ordre du jour orienté Covid 19. La question du gel dans l’espace public et des masques (un masque réutilisable gratuit pour chaque Parisien) a été abordée sachant que les masques de la première livraison à la ville ont dû être retournés au fournisseur suite à malfaçon…
Sous le titre « adapter la ville aux exigences sanitaires pour créer un espace propice à la reprise d’activité« , la mairie s’est mis en tête, comme nous l’avons signalé lors d’articles récents » d‘agencer l’espace public pour favoriser la distanciation physique et d’offrir la possibilité aux commerçants, bars et restaurants d’utiliser l’espace public à des fins commerciales gratuitement jusqu’en septembre. » Nous l’avons répété cette mesure n’est pas anodine, car elle profite pour une grande part aux bars et restaurants au détriment d’autres commerces alors que tous les acteurs économiques de tous les secteurs, et pas seulement une catégorie d’entre eux, ont besoin de compenser l’absence de chiffre d’affaires, conséquence de la fermeture résultant du confinement… Alors pourquoi cet avantage catégoriel qui va se traduire par davantage d’occupation d’espace public gratuit et surtout générer à n’en pas douter des nuisances sonores nocturnes que les riverains mis à l’écart de toute concertation dans cette décision vont devoir subir comme le fait du prince. Où est la démocratie? Où est la sécurité alors que nous restons en vigilance attentat… ? Et puis ne risque-t-on pas que cette mesure dite « temporaire » soit pérennisée ensuite comme l’ont été d’autres décisions prises par le passé par l’équipe municipale ?
Le Conseil a décidé de soutenir financièrement les acteurs économiques et associatifs pour sortir de la crise, exonération de 6 mois de loyers chez les bailleurs de la Ville, exonération de 6 mois de droits et redevances (droits de voirie, terrasse, étalage, redevance de déchets non ménagers, redevances taxis) soit 120 M€ et 40 M€ supplémentaires pour d’éventuelles adaptations contractuelles destinées aux concessionnaires de la Ville et délégataires, différentes aides seront apportées aux commerces, artisans, entreprises sociales et culturelles (10 M€), jeunes entreprises innovantes (aide à la transition), au secteur du tourisme (5 M€) et aux acteurs de l’économie sociale et solidaire (4 M€). Un flot de subventions à diverses associations a été décidé dans le cadre de l’enveloppe de 10 M€ annoncée. Enfin 6 M€ seront débloqués pour de nouveaux appels à projets relatifs à la transition écologique.
Au total ce plan est chiffré à 200 millions d’€ et fait l’objet de critiques de l’opposition quant à la faiblesse de son montant qui serait le résultat d’une gestion budgétaire laissant peu de marges de manœuvre à l’exécutif parisien… Des voix se sont en effet élevées à l’occasion des élections municipales pour indiquer que la Ville s’était beaucoup endettée au cours des dernières années.
Alors que nous estimons, compte tenu de la situation et de ses conséquences coûteuses qui vont perdurer longtemps, que les Jeux Olympiques au cours desquels se rassemblent des foules venues du monde entier, devraient être supprimés sinon reportés a bien plus tard, la Maire a mis en effet à l’ordre du jour le sujet des JO et déclaré » Dans cette épreuve, les Jeux de Paris 2024 sont l’un des moteurs pour inventer un écosystème dans lequel nous pensons la ville durable, solidaire, écologique, résiliente. »! Il aurait pourtant mieux valu prendre la décision courageuse et de bon sens que nous préconisons. C’est ainsi qu’a été évoquée la situation de la construction de la base au Sud-Ouest de Saint-Denis, en contrebas de l’autoroute A86 qui sera utilisée et occupée conjointement par différentes directions de la préfecture de police et par la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP). Si le coût de cette installation est élevé (11,5 M€), il semblerait que la base en question devienne ensuite, après des travaux de réagencement et de démantèlement, le Centre de secours pérenne de la BSPP au service, notamment, du nouveau quartier hérité des Jeux… D’autres travaux liés aussi aux JO, Porte Maillot, ont été évoqués et le Conseil a donné son accord pour des subventions dans le cadre du plan « Transformations Olympiques » à différentes associations sportives pour un montant global de prés de 300 000 €.
Le sujet des JO doit être tranché avec les Parisiens à la lumière de la pandémie que nous connaissons, la donne a en effet changé. Tokyo n’a pas hésité par exemple à les reporter!
c’est une décision folle !