Dix ans de transformation de Paris ne se voit que trop!

Sur son site « paris.fr », l’équipe municipale annonce une grande et exceptionnelle fête (encore une!) pour la célébration en ce 23 mars 2024, à l’hôtel de ville, des 10 ans de la transformation de la capitale, ajoutant dans son annonce de l’événement « …et ça se voit !« . Effectivement ça se voit. Paris change mais n’évolue pas bien, il est bien difficile de ne pas s’en rendre compte…
La saleté est dorénavant incrustée dans tous les quartiers malgré de temps à autre quelques efforts ponctuels. Les tags se sont multipliés, les épanchements d’urine sont partout avec leur odeur nauséabonde, les dépôts sauvages ne sont pas éradiqués bien que l’enlèvement des encombrants soit bien organisés, les poubelles publiques débordent, les mégots trés polluants sont toujours aussi nombreux et le déjections canines qui avaient disparu font leur retour. Et que dire des rats qui prolifèrent! 
 
Les embouteillages n’ont pas diminué. Sous couvert notamment de réduction de la pollution atmosphérique, les modifications de la circulation (restrictions, piétonnisation, sens uniques, vitesse à 30 km/h, interdictions…) n’ont rien changé globalement. D’une part le trafic se reporte sur d’autres voies avec là encore des ralentissements et des bouchons, d’autre part les bicyclettes remplacent les voitures avec toutes leurs conséquences (aménagement de centaines de km d’autoroutes à vélos rendant la circulation automobile et piétonne de plus en plus difficile, explosion des incivilités des cyclistes). N’oublions pas les trottinettes moins nombreuses mais en nombre suffisant pour rendre les déplacements des piétons encore plus problématiques et risqués …
Signalons aussi dans ce tableau le changement peu réussi du mobilier public, des kiosques à journaux et la quasi folie des travaux sans fin initiés par la ville dans tous les quartiers occasionnant bruit, restriction de circulation, embouteillages et contournements. Un état de fait permanent qui gêne considérablement la vie des Parisiens qu’ils soient à pied, qu’ils utilisent leur moyen de déplacement personnel ou qu’ils empruntent les transports en commun. Cela est le plus souvent sans relation avec les JO.  
Sur les transports publics, les bus notamment, les retards abondent, les fréquences de passage ont baissé significativement et à certaines heures de pointe, c’est une galère pour les usagers. Il avait pourtant été promis par nos édiles lors de la fermeture de la rue de Rivoli par exemple, une amélioration et surtout un renforcement des moyens de transport en commun pour pallier les restrictions citées plus haut. Lettre morte !

 

Nous nous sommes mobilisés avec d’autres associations pour limiter la multiplication des terrasses notamment saisonnières. Entre août 2019 et septembre 2023, la surface des terrasses a augmenté de 40% (!), passant de 142 765 à 299 969 m2 (dont 49 033 m2 pour les seules terrasses saisonnières) (*) avec leur cortège de nuisances ( bruit, saleté , réduction de l’espace public). La fermeture des quais a souvent conduit à en faire de nouveaux lieux de fête, à l’instar d’autres lieux inoccupés.  La seule ligne de conduite de l’équipe municipale est donc simpliste « tout pour la fête et les touristes« . C’est ainsi qu’évoluent Paris, nos quartiers. L’équipe municipale en est si fière qu’en ce 23 mars elle fête la fête!

Quant aux évolutions liées à la lutte pour l’amélioration du climat ( jardins sur les toits, constructions écologiques,  jardins partagés, plantations d’arbres…),  elles cachent des aberrations. Parmi elles, retenons le cas de l’académie du climat installée dans l’ancienne mairie du 4e sur laquelle nous nous sommes déjà exprimés et qui fait l’objet de vives critiques ou l’exemple de la construction de tours hideuses (en particulier les tours Duo) ou inappropriée (tour Triangle); Mentionnons également le développement heureusement aujourd’hui limité des plantations si laides autour des arbres. N’oublions pas les squares où les gardiens ont été supprimés qui mériteraient davantage d’entretien…

En résumé Paris ne se transforme pas comme il devrait et le PLU en discussion, ainsi que nous l’avons écrit, n’annonce rien de bon. En réalité, il ne s’agit pas de 10 ans de mutation mais bien davantage, 22 ans,  puisque la Maire de Paris faisait partie, en tant que première adjointe, de l’équipe municipale de Bertrand  Delanoë. Son dossier phare a  été alors le réaménagement raté et trés discuté de la place de la République (d’autres places ont suivi !)… Quid aussi des idées développées et heureusement non réalisées de constructions d’immeubles sur les ponts (retour au Moyen-Âge), de la suppression des grilles des squares et de l’installation dogmatique  de logements sociaux sur les plus chères avenues de la capitale ?

En résumé les Parisiens contrairement aux affirmations de nos édiles ne sont pas à la fête, ils sont rarement concertés  et notre ville perd chaque jour un peu plus de son âme.

(*) Source : Open Data de la mairie.

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