Après le musée des Beaux Arts de Chambéry où il vient d’être exposé, 18 œuvres de Giorgio Griffa, que l’artiste majeur de l’histoire de la peinture italienne a donné au Musée national d’art moderne, sont présentées au Centre Pompidou. Le musée propose de redécouvrir « cet acteur majeur de l’histoire de la peinture italienne et européenne de la seconde moitié du 20e siècle. »
Né en 1936 à Turin, où il vit et y travaille, Giorgio Griffa, qui appartient à la néo-avant-garde italienne, peint dès les années 60 des œuvres abstraites « reconnaissables par leurs toiles vierges, non apprêtées et non tendues, travaillées à même le sol, puis fixées au mur par une série de clous le long du bord supérieur… Ses compositions sont élémentaires mêlent librement et sans hiérarchie, des lignes, des signes, des lettres et des chiffres peints, qui n’ont d’autre fonction que d’exister pour eux-mêmes. » Le peintre « se rattache à ses débuts aux mouvements de l’Arte povera (*), de Supports/Surfaces (**) … et les mouvements artistiques désireux de retourner à l’art tel qu’il fut à l’origine, tendant à rejoindre un dépouillement et une radicalité abstraite des plus fortes…il retourne à la base de la création« . L’artiste « se distingue… par le choix de ses supports, qui eux aussi renvoient à un désir d’art originel… La plupart de ses œuvres sont réalisées sur des feuilles de papier, ou alors des toiles libres, sans structure, marquant un désir profond d’un retour aux fondamentaux de l’art. »
Les œuvres présentées au Centre Pompidou s’échelonnent de 1969 à 2020 et « dévoilent une œuvre inédite, réalisée spécialement pour le Centre Pompidou, intitulée La Recherche (2020) en référence à Marcel Proust. Composée de vingt-quatre toiles transparentes suspendues au mur, créant des chevauchements partiels, La Recherche révèle une peinture toujours plus libre et enjouée. »
L’œuvre de Giorgio Griffa, qualifié souvent de peintre mystérieux, est entrée dans les collections majeures d’art contemporain, tant en Europe qu’aux États-Unis. Les expositions consacrées à cet artiste en France sont rares. « Si ses créations ont connu les influences des différents courants artistiques des époques qu’il a traversés, c’est une abstraction flagrante qui se distingue rapidement dans ses productions.«
Réservation fortement recommandée
(*) Etre un artiste Arte Povera, c’est adopter un comportement qui consiste à défier l’industrie culturelle et plus largement la société de consommation.
(**) Le groupe « Supports/Surfaces » fut un mouvement éphémère dont la première exposition se tint en 1969 au Musée d’art moderne de Paris. Elle regroupe des artistes privilégiant la pratique de la peinture qui met l’accent sur ses composants élémentaires.