Les commentaires sont nombreux au sujet des retombées à Paris des jeux olympiques qui viennent juste de se terminer en attendant les jeux paralympiques. Certains titres de presse n’hésitent pas à souligner que « les favoris sont battus », ou que « les cartes sont redistribuées » que certains professionnels sont vent debout et « réclament une compensation financière ».
Qu’en est-il, alors que le bilan est encore en cours ?
Oui les JO ont déjoué les pronostics. Si tous soulignent leur succès, ces derniers n’ont pas profité autant qu’attendu aux professionnels du tourisme dont une majorité se plaint déjà de ce mauvais sort qui les aurait touchés. Les touristes qui sont venus à Paris pour cette manifestation avaient un profil spécifique différent de ceux que nous côtoyons habituellement. Ils sont venus pour suivre les épreuves et se sont fait attendre comme nous l’avons indiqué dans un récent article. Quant aux circuits d’ordinaire les plus fréquentés par les visiteurs, ils ont été modifiés pour la circonstance. Il y a donc eu une chute de chiffre d’affaires préalablement aux jeux.
Plus on approchait de l’événement, plus les 1 600 hôtels que compte Paris intra-muros ont alors atteint des taux d’occupation de 80 à 90%, certains ont été privatisés par des équipes participant aux jeux. Les restaurants en revanche ont été moins chanceux. Selon la fédération du commerce spécialisé Procos, la baisse d’activité a été de – 8,7% en juillet! La concurrence des sites de compétition et des fan- zones a sans doute joué à plein, de même que l’absence des habitués ayant quitté Paris durant cette période qui est aussi celle des vacances pour nombre de Parisiens. Toutefois, là encore au sein de cette morosité, du fait de privatisations par des partenaires de l’événement et de la proximité des sites de compétition, certains établissements ne cachent pas avoir réalisé de bons chiffres.
Quant aux autres commerces, selon leur éloignement des sites des épreuves, les affaires ont été plus ou moins florissantes. Les professionnels du transport (taxis, VTC au nombre de 50 000 en région parisienne) font eux aussi la grimace. impossibilité de circuler sur les axes habituels fermés pour la circonstance, mises à disposition de milliers de voitures gratuites (pour les sportifs et les officiels) et en conséquence la baisse du nombre de courses vont être la cause de bien des demandes d’indemnisation. Plusieurs syndicats ont déjà alerté le ministre des transports sur les difficultés de leurs adhérents.
Les musées ont aussi souffert puisque Le Louvre (concurrencé par la vasque olympique) et le musée d’Orsay qui compte le musée de l’Orangerie ont annoncé une baisse de fréquentation respectivement de 22 et 29%…
Indirectement les contribuables que nous sommes vont donc comme lors du Covid devoir payer l’insuffisance ou le manque d’activité (*) du fait des jeux pour lesquels, rappelons nous, nous n’avons pas été consultés à l’origine ! Rassurons nous tout de même car il semblerait que l’enchantement des téléspectateurs du monde entier à l’égard de Paris et de la France sera source de nombreuses retombées économiques.
(*) La Maire de Paris a déjà annoncé faire cadeau des redevances de terrasses et autres étales aux commerçants qui auraient été pénalisés par les jeux…
Sources principales : Le Figaro des 2, 10 et 11 août.
