« La Main » pour la pérennisation des métiers d’art et du luxe

Après 8 mois de travaux de réhabilitation, l’écrin choisi se trouve 69 rue Réaumur (ex 2e arrondissement), un immeuble construit au XIXe siècle en pleine période d’essor industriel et de grands travaux, un autre temps…Il devient l’adresse parisienne de LVMH Métiers d’Art, une entité créée en 2015 pour penser l’avenir du luxe, sécuriser les approvisionnements de matières premières destinées et perpétrer le savoir faire français des métiers d’art et du luxe en formant des jeunes gens qui pourront assurer la relève de leurs aînés. La situation est n effet devenue très critique en matière de main d’œuvre spécialisée qui peine à se renouveler comme on peut le constater dans d’autres secteurs économiques. Aussi les grands noms du luxe ont ils pris la décision de former eux-mêmes des collaborateurs de demain si l’on ne veut pas que cette  filière d’excellence, un des atouts de la  France, périclite!

Ouvert le13 juin dernier et baptisé « La Main », cet immeuble (770 m2, répartis sur cinq étages) qui réunit « des manufactures de matières premières, fournisseurs des maisons de luxe, veut désormais se faire connaître du grand public« . Il se veut aussi « un incubateur d’innovations pour la haute couture et la maroquinerie, grâce à des rencontres et échanges entre les métiers du cuir, du textile et du métal« .  C’est « à la fois un showroom, un espace de travail, un lieu d’exposition, mais aussi d’éducation… destiné en premier lieu aux professionnels » il « a pour but d’attirer l’attention sur le travail effectué habituellement loin des regards, dans les tanneries, les manufactures de soie ou de métal« . La proximité du Sentier et du Conservatoire national des arts et métiers qui fut ainsi fondé dans le but de perfectionner l’industrie nationale n’est pas anodine.

Une « matériauthèque » a été installée dans l’édifice et donnera lieu à des « workshop » entre artisans. « L’objectif est désormais que les différents acteurs de cet écosystème, acheteurs, designers, artisans, puissent se retrouver dans un même lieu« . avec aussi « l‘objectif de mieux faire connaitre le travail en coulisse. » Il s’agit en somme « de rapprocher clients et matières premières qui rappelle l’ancienne concentration textile du quartier Sentier. Progressivement spécialisé dans ce secteur depuis le XVIIIe siècle, le quartier connaît en effet un pic d’activité au cours de la 2nd moitié XXe siècle, et rassemble alors tous les acteurs de la chaîne : grossiste, distributeur, atelier, boutiques.« 

Rappelons brièvement l’histoire de cet immeuble construit en 1898 qui fut d’abord un magasin de tissus puis une imprimerie et en dernier lieu un fabricant et grossiste de vêtements de la marque « V. Fortuna ». Les plans de cette construction, qui associe pierre, verre et métal (voir les colonnettes du rez-de-chaussée), sont au musée d’Orsay. Signalons que la verrière a été réalisée par les studios Eiffel. Voir l’article que nous avons publié le 03 décembre 2020 sur l’histoire de cet édifice (https://marais-louvre.fr/le-69-de-la-rue-reaumur).

Il est précisé que l »ouverture au public se fera à l’occasion des Journées européennes du patrimoine ou lors de semaines thématiques où seront invités des artisans étrangers.

 

Sources : AD Magazine et Connaissance des arts du 13 juin 2024

 

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