Plusieurs médias ont réalisé un focus à propos des conséquences financières des Jeux olympiques sur lesquelles il est fait peu de publicité. Il s’agit de l’indemnisation des entreprises lésées par les restrictions liées à l’événement. Profitant d’une conférence tenue à la chambre des métiers et de l’artisanat d’Ile de France Paris, le délégué interministériel aux JO, l’ancien préfet de police de Paris et ancien préfet de Paris Michel Cadot nommé à ce poste il y a 4 ans, a annoncé qu’une commission nationale était en cours de constitution pour étudier les dossiers des entreprises pénalisées concernées. Il s’agira de toutes celles impactées par les mesures prises par la police en matière de sécurité et subissant de ce fait un préjudice se traduisant par une baisse d’activité et un manque à gagner. Le délégué interministériel pointe «…le préjudice anormal et clairement lié aux jeux… ».
La commission évoquée supra sera composée « …de représentants de tous les ministères… ». Les demandeurs devront produire «… une attestation par un expert comptable montrant le montant de la perte de chiffre d’affaires net ». De fait, cet état ne pourra être établi qu’après la fin des jeux et devra démontrer que le préjudice constaté est « …suffisamment spécifique aux jeux… pour être considéré comme anormal…».
En cas de préjudice avéré, une proposition d’indemnisation sera faite «… sur le budget du ministère de l’intérieur » pour le préjudice dû à une mesure de police ou du ministère des transports pour les bateaux céréaliers empêchés de naviguer par la fermeture du trafic sur la Seine. Les syndicats et le patronat restent sur une ligne d’indemnisation totale et non partielle et ont interrogé le gouvernement à ce sujet.
Cette façon de procéder si « louable » soit elle n’a pas fini de faire couler de l’encre. En effet le cadrage reste flou, laisse la porte ouverte à toutes les interprétations et les demandes plus folles les unes que les autres. Pourquoi ne pas avoir créé plutôt une sorte de caisse de compensation professionnelle alimentée par les super profits que vont réaliser les bars et restaurants? Ces derniers ne seront pas limités par les mesures de restrictions puisqu’ils bénéficient de terrasses empiétant sur l’espace public avec des horaires des plus étendus suite à la décision unilatérale prise par la Maire de Paris.
Certains (*), convaincus que le soutien municipal est sans limite, ont même pris l’initiative de faire élaguer sans autorisation des arbres appartenant au domaine public afin de ne pas être gêné et de faire bénéficier leur établissement d’une visibilité plus grande (!) ? Le contribuable doit il à son corps défendant participer au financement des commerces qui ne pourront pas pleinement profiter de la manne des jeux ?! Le montant total des sommes qui seront ainsi déboursées étant aléatoire, il y a peu de chances qu’il ait été intégré au budget prévisionnel des jeux et vienne en augmentation des dépenses occasionnées. En effet nombreux sont ceux qui estiment qu’au final les jeux olympiques seront financièrement déficitaires pour la ville de Paris et notre pays, tous deux déjà bien endettés. Qui aura la charge de ce déficit ? Sans doute le contribuable!
(*) Hôtel Georgette 36 rue du Grenier Saint-Lazare, à l’angle de la rue Saint-Martin (ex 3e)
PS: Parallèlement à cette annonce, un communiqué pleine page de plusieurs quotidiens signé par des personnalités politiques et du monde de l’art en appellent au Président de la République et à la Ministre de la culture afin que le Centre Pompidou ne soit pas fermé pendant 5 ans en raison des importants travaux programmés pour sa rénovation. Pour ces personnes les « conséquences seront désastreuses sur le plan culturel et pédagogique… » et pour tout le secteur géographique qu’il sous tend « affectant ses habitants, ses touristes et son acticité économique« . « Cette mise en quarantaine » est-il ajouté « bouleversera les structures de l’offre artistique à Paris. » D’ici à ce que des compensations financières soient aussi demandées pour compenser les conséquences de ces fermetures forcées (galeries d’art, bars et restaurants ….), il n’ y a qu’un pas !