Symétrique de l’église de la Madeleine par rapport à la place Vendôme, le Marché Saint-Honoré, laissé quasiment à l’abandon depuis le retrait de la banque de financement et d’investissement (700 personnes) de la BNPP qui s’y était installée en 1997, est désormais avec ses 18 000 m2 de surface dans sa phase de réhabilitation. Les travaux ont commencé récemment. Cet ensemble tout en verre a été construit à l’emplacement de l’ancien couvent des « Jacobins », un lieu historique (voir notre article du 13 novembre 2018) puis du marché couvert éponyme, semblable au marché du Temple, édifié en 1864 par Jules de Mérindol, un collaborateur de Violet Le Duc. Le marché deviendra un parking dans les années 50.
On doit l’ouvrage actuel à l’architecte espagnol Ricardo Bofill mais il a besoin d’une lourde rénovation qui » combine respect de l’héritage architectural et adaptation aux enjeux environnementaux, pour redonner à ce quartier toute sa vitalité et offrir aux habitants un lieu de vie et de commerce moderne. » L’acquéreur du marché est CBRE Investissement (*) qui est intervenu pour le compte d’un de ses fonds.
La construction décidée en 1990 par l’équipe municipale est simple. L’édifice aux parois de verre reflétant les habitations qui se trouvent tout autour de la place est formé de deux ailes identiques et symétriques autour d’un passage couvert dit « Passage des jacobins ». Il reste finalement dans l’esprit du marché tout de fer qu’il a remplacé. Dans le cadre de ces travaux la mairie de Paris a souhaité la présence au rez-de-chaussée de commerces de proximité (le projet intègre donc une surface de vente totale de 1 294 m², composée de 2 moyennes surfaces [331 m² et 355 m²] et de 8 boutiques). Il y aura le marché deux fois par semaine. Tout cela a été pris en compte dans l’avis favorable rendu par la CDAC (Commission départementale d’aménagement commercial de Paris) (**) qui a validé tout le projet et notamment le fait que les locaux ne soient plus une « passoire thermique ». La rénovation est menée par PCA-Stream qui a à son actif le Stream Building, un immeuble du XVIIe arrondissement qui fait face au tribunal de Paris et qui est décrit comme « le laboratoire de la ville de demain« .
Les travaux qui viennent d’être lancés passent par « le changement intégral des façades et des systèmes fluides, la mise en place d’ouvrants pour la ventilation naturelle, et d’espaces extérieurs, la récupération des eaux pluviales, le développement de l’offre de stationnement vélos et des places électriques, ou le réemploi d’éléments « signature » de Ricardo Bofill« . Ceci afin de répondre, nous dit-on, aux enjeux climatiques. Le passage central bien entendu sera ouvert au public.
l’architecte a concilié la technologie contemporaine et la culture d’un lieu chargé d’histoire, tout en cherchant à redynamiser et redonner (au delà des bars) davantage de vie au quartier.
(*) CBRE Group, Inc. est la plus grande société de services et d’investissement en immobilier commercial au monde, présent au travers 500 bureaux et de 140 000 collaborateurs, dans plus de 100 pays avec un chiffre d’affaires de 35,7 milliards de dollars en 2024.
(**) Les membres de la commission sont la Maire de Paris, le Maire de l’arrondissement du lieu d’implantation, un conseiller d’arrondissement désigné par le conseil de Paris, un adjoint au maire de Paris et un conseiller régional désigné par le conseil régional ;