Laideur et façade inadaptée du nouvel immeuble Cour Bérard

A deux pas de la rue Saint-Antoine et de la place des Vosges, prolongeant l’impasse Guéménée dont les traces remonteraient à la construction de l’Hôtel des Tournelles en 1388, à hauteur du no 8 se trouve la cour Bréard longue de 43 m. Elle porte le nom d’un de ses anciens propriétaires. 

Au no 4 de cette rue, un immeuble d’habitation de 5 étages et sous sol de 1050 m2 (avec 6 places de parking) dénommé « Line House » a remplacé un édifice industriel d’un étage des années 60, une ancienne imprimerie. Il a été conçu par le cabinet anglais Hof architects qui avait indiqué pour ce projet « la conception architecturale mise sur une façade à double couche, combinant un mur rideau et une structure en béton et une entrée qui évoque un rideau de théâtre s’ouvrant sur l’espace. Elle se compose de matériaux et de couleurs minimalistes: béton, verre, noir et blanc, visant à créer un contraste visuel saisissant tout en s’intégrant harmonieusement dans le cadre urbain historique. »
En fait cette réalisation est particulièrement laide et en complet décalage avec son environnement immédiat au cœur du Marais, comme le montre la photo illustrant l’article. On se demande comment la direction de l’urbanisme (DU), en l’occurrence la Sous direction du permis de construire et du paysage de la rue qui entre autres donne aussi les autorisations de terrasses, a pu accepter cette construction et comment l’architecte des bâtiments de France a pu laisser faire ? Aberrant ! Nous voyons dans cette réalisation une sorte d’échantillon de ce qu’aurait pu apporter le plan Voisin de la fin des années 30 qui avait pour objectif de raser le Marais et de faire du quartier un îlot de tours modernes. La seconde guerre mondiale a de fait enterré le projet. 
La résille recouvrant la façade faite de baies vitrées, non seulement surprend mais rappelle les quelques autres exemples du même type de la Samaritaine ou des 2 bâtiments des services centraux du ministère de la culture, rue Saint-Honoré, abritant autrefois les anciennes réserves des Grands Magasins du Louvre et transformés par l’architecte Francis Soler. 
Si nous examinons les autorisations d’urbanisme données par la DU pour la Cour Bérard, nous constatons qu’une première demande de démolition puis de construction avait été faite en février 2010. Si le permis de démolir a été accordée 2 mois plus tard, le permis de construire a été en revanche refusé 6 mois plus tard. Aussi une nouvelle demande de construction est-elle enregistrée fin 2014 ainsi que de démolir (?) toutes deux alors autorisées. Une modification de la résille du bâtiment et le remplacement de la toiture végétalisée du toit par du zinc est ensuite accordée en 2017 et à nouveau en 2022. 

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