L’aménagement des pistes cyclables: de bien mauvaises manières

De nombreux riverains et la presse se sont émus de constater que des nouvelles pistes cyclables étaient installées la nuit, en catimini, à l’insu des habitants. Voilà de bien curieuses manières qui augurent mal de la façon dont la nouvelle et ancienne Maire envisage le dialogue, les échanges,  la co construction pour employer des termes à la mode. Les commerçants n’en reviennent pas, lorsqu’ils ouvrent leur commerce le matin,  que constatent-ils, une circulation automobile difficile du fait de la réduction du nombre de voies, des conducteurs excédés et des piétons perdus craignant de se faire renverser en traversant la rue. Parfois la voie de circulation automobile est en plein milieu de la chaussée, prise en sandwich entre la voie de bus et la voie à double sens réservée uniquement aux vélos et aux trottinettes! Tout s’est passé dans la nuit, ni vu ni connu, comme le titre d’un des premiers films où Louis de Funès tenait le rôle principal. Mais dans ce cas, il n’y a rien de comique, au contraire, ni pour les  automobilistes, ni pour les commerçants, ni pour les riverains confrontés au bruit permanent  des embouteillages et des klaxons. Quid aussi dans ce désordre de la circulation des véhicules  prioritaires ? Non décidément la concertation n’est pas le fort de la Maire de Paris, le Covid 19 étant passé par là ! Certes la Maire avait promis 50 km de pistes cyclables « provisoires » supplémentaires et veut tenir son engagement alors que l’épidémie a fortement régressé, mais les installer à la hâte, de façon autocratique, n’est sans doute pas  la meilleure méthode.

Qu’on ne s’y trompe pas, les Parisiens sont en colère quant à ces procédés et la pagaille qu’ils génèrent. certains axes sont paralysés par le trafic, les risques d’accident  n’ont jamais été aussi élevés, retrouver son chemin devient une galère avec toutes les rues piétonnisées plus celles fermées temporairement ou définitivement, celles où il ne reste plus qu’un couloir de circulation, celles dont le sens est inversée  et celles qui sont en travaux.  Soulignons aussi  l’installation récente aux carrefours, avec un manque de discernement évident, de feux en doublon de telle manière que le conducteur qui souhaite tourner après avoir attendu à un premier feu se trouve immédiatement stoppé par un second feu ce qui a le désavantage de concourir aux embouteillages.

Ne soyons pas naïfs, si la chasse aux automobiles (et non aux motos ?) peut apparaître comme un vecteur de communication porteur pour un élu, la pollution atmosphérique ne diminuera pas sensiblement en agissant de la sorte, en reportant mécaniquement la circulation sur d’autres axes, en compliquant la vie quotidienne des Parisiens et des personnes qui se rendent à Paris où veulent en sortir. Le nombre d’heures de travail perdues dans les embouteillages est phénoménal. A-t-on encore les moyens de se le permettre en pleine crise économique?

Non vraiment, il faut sortir de sa tour d’ivoire, écouter, dialoguer sans faux semblant et pratiquer une véritable concertation. en un mot se réinventer, se remettre en question,  Mais pour cela il faut aussi être humble et reconnaître ses faiblesses afin de pouvoir mieux encore les corriger. L’extension des terrasses et l’installation des pistes cyclables sont des dossiers qui n’ont pas été menés avec la rigueur nécessaire mais imposés à la hussarde, ils doivent servir d’exemples pour les dossiers futurs afin d’éviter de tomber dans le même écueil.

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