Parmi les expositions de cette rentrée d’automne, « l’Arte Povera » présentée à la Bourse de commerce (ex 1er) rend les médias enthousiastes. Que signifie d’ailleurs ce courant artistique venu d’Italie ? Selon Wikipédia « l’Arte povera ou art pauvre est un mouvement artistique italien, qui, au départ de Turin et de Rome, est apparu sur la scène internationale dans les années 60. Le terme « povera » se veut une revendication du fait que l’œuvre n’est pas grand-chose en elle-même, au sens qu’elle s’ancre dans une démarche globale, que ce soit au niveau de la création (éventuellement collective), de la diffusion, comme de la réception (c’est au public de s’approprier l’œuvre et les propositions qu’elle ouvre, voire de contribuer à ladite œuvre ; la « richesse » consiste à « ouvrir » plutôt qu’à enfermer dans un discours)« .
C’est le critique d’art Germano Celant (1940-2020) qui en 1967 a décelé ce nouveau courant artistique. Il définit l’Arte povera comme « une critique des objets normalisés de la société de consommation… et s’oppose au Pop Art. » Il considère que « l’Arte povera efface la séparation entre l’art et la vie car il épouse l’incohérence et l’instabilité de la réalité en devenir… Les œuvres de l’Arte povera sont des matériaux communs qui sont directement transposés dans le monde artistique« .
François Pinault a mis en lumière ce courant dès 2006 lors de l’ouverture du Palazzo Grassi à Venise. 50 œuvres sont exposées en ce moment à Paris (représentant 13 artistes) proviennent de la collection Pinault. Parmi elles se trouve l’arbre de bronze « Idee du pietra », supportant de lourdes pierres, planté devant l’entrée de la Bourse réalisé en 2010 par Giuseppe Penone (voir photo illustrant cet article). Une fusion de la nature et de la culture dit-on. Ces œuvres défieraient l’histoire et l’art selon certains connaisseurs qui posent la question de savoir comment cette génération d’artistes dont les idées respirent la philosophie et la recherche de sens, ont ils restitué l’étincelle du vivant et le mystère de la nature ?
Les artistes qui se sont fait un nom dans ce courant la plupart originaires de Turin, Gênes, Bologne, Milan et Rome, citons notamment Luciano Fabro, Emilio Prini, Alighiero Boetti, GiuliPaolini, Jannis Kolenis, Micelangelo Pistoletto, Gilberto Zorio… La commissaire de l’exposition, Carolyn Christov-Bakargiev, estime que « l‘Arte povera exprime un état d’esprit partagé autour du fait qu’une œuvre d’art peut appréhender le monde en le réduisant à l’essentiel, l’expérience que nous en avons« . Ce mouvement traduit surtout les questions qui se posent à l’Italie dévastée d’après guerre jusqu’alors rurale qui s’urbanise et s’industrialise.
2 rue de Viarmes (ex 1er) jusqu’au 20 anvier2025. Tous les jours de 11h00 à 19h00 , le vendredi jusqu’à 21h00..
Sources : Wikipédia, Sortir à Paris, la plaquette de l’exposition