L’e-commerce et la pollution atmosphérique

Plusieurs périodiques dont le Journal du Dimanche de 24 novembre alertent sur la montée de la pollution à Paris liée à la progression exponentielle de l’e commerce. Commander sur internet est simple et pratique  et les sites de vente sont désormais légions mais pour que le produit parvienne chez l’acheteur il doit être livré… Les statistiques (source  APUR *) révèlent que 200 000 livraisons sont réalisées quotidiennement à Paris, y compris les dimanches et les jours fériés. Or livraison égale source de pollution et d’embouteillage alors qu’il est de moins en moins facile de circuler dans Paris. Le cabinet MacKinsey va plus loin encore en prédisant, après étude, que la croissance de l’e-commerce provoquera dès 2030 le doublement du trafic dû au transport de marchandises en Île de France . Amazon en expédie déjà 60 000 en moyenne par jour et souvent les colis ne contiennent qu’un seul produit!

La Poste a traité sur la France entière 148 millions de Colissimo en 2018 (20 millions de plus que l’année précédente…), à Paris elle livre 50 000 colis jour et s’équipe déjà pour faire face à l’augmentation des volumes. Quid alors des émissions de gaz à effet de serre ? Car les paquets sont livrés par tous moyens fourgonnettes, camions, camionnettes, motos et autres scooters, tous étant équipés d’un moteur… Commencent à apparaître quelques fourgons électriques, mais ils ne représenteraient que 1,5% des véhicules de transport de marchandises selon des spécialistes. Que feront les sous-traitants nombreux eux aussi dans le domaine des livraisons de colis car les grandes enseignes de livraisons ont largement recours à la sous-traitance. Vont-il s’équiper en masse de véhicules électriques ? C’est très coûteux…

Les solutions ne sont pas nombreuses, elles passent effectivement par les véhicules électriques mais aussi par les retraits en boutique, les points relais, les consignes automatiques. Des habitudes à prendre par les acheteurs qui n’en sont encore qu’aux prémices.

Le Journal du Dimanche concluait son article par cette phrase « Fluidifier les flux et minimiser l’impact environnemental de l’e-commerce sera l’un des enjeux de demain. Pour que la ville ne devienne pas invivable ». Et il y a  bien d’autres raisons pour lesquels la bataille de l’environnement sera difficile. Que restera-t-il des engagements des candidats aux prochaines élections municipales à ce propos ?

(*) Atelier Parisien d’URbanisme

 

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