Le Palais des Tuileries pourra-t-il être reconstruit ?

Détruit par un incendie qui dura 3 jours à partir du 23 mai 1871 lors de la Commune de Paris, le Palais des Tuileries qui formait un quadrilatère avec le Louvre a été rasé 15 ans plus tard sur décision de la Chambre des députés en 1879. Seuls les pavillons de Flore et de Marsan qui encadraient cet ensemble ont été préservés.

Rappelons qu’après l’incendie, le palais était réparable, seuls les décors, les planchers et les toits avaient été détruits, des personnalités, Viollet le Duc en particulier, avaient alors demandé son relèvement, en vain. Quelques vestiges du palais ont été dispersés. Des statues ont été replacées dans le Carrousel du Louvre. Certaines pièces se trouvent dans des jardins parisiens (Tuileries, Trocadéro, Luxembourg et Georges Cain dans le Marais). D’autres se trouvent à l’Ecole nationale des Beaux-Arts et les plus lointaines sont en Corse où elles ont servi à la construction du château de la Punta ou sont à l’étranger (Berlin, Quito…).

Depuis longtemps déjà des associations (tel le Comité national pour la reconstruction du Palais des Tuileries) ont lancé l’idée de reconstruite le palais à l’identique.  Les opposants affirment que le classement des pavillons rendent l’entreprise impossible et qu’il n’est pas possible d’effacer 133 ans d’histoire! Verrons-nous néanmoins un jour sa renaissance ? Le Louvre redeviendrait alors un seul et unique bâtiment.?

Le Palais des Tuileries doit son nom au fait qu’ïl a été construit sur une ancienne fabrique de tuiles. C’est à la demande de Catherine de Médicis que Philibert de l’Orme – écrit aussi Delorme – (1514-1570) édifie cette nouvelle résidence qui comporte un pavillon central encadré de deux ailes plus basses.  Jean Bullant qui prendra la suite prolongera le palais alors qu’un jardin à l’italienne est réalisé. Henri IV sera celui qui au travers du projet « le Grand Dessein » souhaita réunir les Palais du Louvre et des Tuileries. Il ne put le faire qu’en partie du côté du pavillon de Flore (1608-1610), Louis XIV complétera son rêve sans le finaliser, en créant son pendant sous la direction de Le Vau le pavillon Marsan (1659-1666). Il faudra attendre 1810 pour que les architectes Fontaine et Percier poursuivent cette entreprise qui sera finalisée par Lefuel de 1853 à 1857, c’est-à-dire très peu de temps avant l’incendie.

Appartements officiels, privés ou d’apparat, grand escalier, double vestibule des « Cents Gardes », chapelle, salle du conseil, salon d’Apollon, salle des fêtes, galerie de Diane (52 m de long), galerie de la Paix, salle du Trône…, tout a quasiment disparu. Outre les vestiges mentionnés plus haut, des pièces de mobilier subsistent çà et là (Louvre, Hôtel de Salm, Mobilier national…), mais la plupart des meubles, tapis, tapisseries, statues, bronzes, lustres, cheminées, peintures, pièces d’orfèvrerie, porcelaines, livres et autres sont partis en fumée.

Le Palais des Tuileries fut une demeure historique où se sont déroulés de nombreux  événements, le retour, à la Révolution, de Louis XVI et de sa famille, Napoléon Ier s’y installa, puis Louis XVIII, Charles X, Louis Philippe et enfin Napoléon III qui fut le dernier occupant.

8 commentaires

  1. A French historic handmark could be rebuilt so as to put things right and create employment and the local economy back on track after the immense troubles of the corona virus. Finally it will reassure the French people they may rise once again from the ashes the current global turmoils stronger than before. The world must remember the French can yet make wonders happen!
    Regards,
    Ms Vasiliki J.Kazantzis
    Greece.

  2. Pour ma part, je pense que nous devrions reconstruire le palais des Tuileries. En effet, nous aurions tout à y gagner :
    créer un palais et peut-être même y inclure les éléments restants de l’ancien serait un défi unique en France et à l’instar des Allemands qui ont reconstruit un palais en plein cœur de Berlin, cela remettrait la France au devant de la scène internationale au niveau de la culture (je rappelle que c’est maintenant Londres qui a la plus grande influence culturelle en Europe et on pourrait ainsi reprendre notre ancienne puissance). De surcroît, j’irai plus loin que l’anglophone dans son analyse par rapport au coronavirus, car imaginez, construire un palais royal en pleine crise sanitaire, et de ce fait économique : quel pays peut se vanter d’avoir une puissance suffisante ? De plus, comme le dit l’anglophone, la création de ce palais créerait localement de l’emploi. Et en fait de « reconstruction » ou « copie » comme diront les sceptiques, ce n’est ni plus ni moins un agrandissement du Louvre (rappelons aussi que le Louvre fut maintes fois modifié, alors pourquoi pas nous aussi ? ). Or, le Louvre souffre du nombre de touristes, et l’agrandir permettrait d’en accueillir encore plus MAIS qu’ils soient mieux répartis ! En outre, la perspective Louvre-Défense a été à la base crée pour le palais des Tuileries. Par conséquent, cette perspective est jolie, certes, mais n’a hélas plus de sens… de même que le Louvre en forme de U car il est en fait constitué du Louvre originel et des deux ailes permettant l’accès aux Tuileries, mais les Tuileries ne sont pas tout à fait mortes car les pavillons de Flore et de Marsan survivent donc le palais ne serait pas entièrement à reconstituer. Maintenant, imaginez-vous regarder le nouveau complexe, d’un point de vue urbanistique, c’est bien plus élégant (si l’on le regarde depuis l’autre rive de la Seine, par exemple, ou depuis le pont Alexandre III ). Sur le plan confort, fermer la place du Carrousel permettrait de fermer aux voitures la route passant à L’INTÉRIEUR du Louvre, devant la pyramide, et créant ainsi un espace de repos idyllique en plein cœur de Paris. Pour finir sur le sujet, je voudrais maintenant poser UNE question au sceptiques qui continuent de dire que ce ne serait qu’une réplique : est-ce que vous considérez l’Hôtel de Ville comme une réplique, ou encore le palais de Justice ou le Palais-Royal ? car tous ont été détruits à la Commune de Paris et ont été reconstruits. Alors finalement, ces personnes peuvent considérer Paris comme une vaste réplique.

  3. Le 23 mai prochain sera la date du 150e anniversaire de l’incendie du Château des Tuileries.
    Pourtant, il est fort à parier qu’on le passera sous silence. En effet, la même indéfectible et tenace volonté d’effacer toute trace de cet édifice perdure depuis que ses ruines ont été démolies en 1883.

    Combien de Parisiens sont capables de situer ce palais disparu qui pourtant présentait un intérêt considérable tant au plan de l’histoire de l’art et de l’urbanisme qu’au plan historique ? (faites l’expérience autour de vous!).

    En novembre 1983, pour le centenaire de la destruction du château, une exposition « Le château des Tuileries. 1564-1883 » avait eu lieu à la station RER du forum des Halles. Yvan Christ, le célèbre historien d’art et fin connaisseur de Paris, avait écrit dans la préface du catalogue de l’exposition :

    « L’illustre château n’est plus qu’un puzzle aux pièces dispersées et oubliées, dont il importe de dresser l’inventaire exhaustif en vue de leur éventuel regroupement. Restaurer le château des Tuileries était possible. Le reconstruire serait une vue de l’esprit.
    Les promoteurs de cette exposition (….) voudraient que nos contemporains ne franchissent plus l’emplacement de cette auguste maison des siècles sans avoir une pensée pour tout ce qu’elle a symbolisé dans l’ordre de l’art et l’histoire. 
    Restaurer, non le château, mais son souvenir : voilà ce qu’est notre seul « grand dessein ».

    Alors, en 2023, une grande exposition sur les Tuileries ?

  4. Je ne suis pas opposé à la reconstruction du palais des Tuileries mais pas, face au Louvre, la destruction de cet édifice a finalement ouvert une perspective architecturale qui donne au Louvre toute sa magnificence.
    Combien de monuments furent à jamais perdus. On se souvient encore du phare d’Alexandrie.

  5. Je ne suis pas un vieux parisien.
    Je ne suis pas monarchiste.
    Que dire de la volonté supposée d’effacer toute trace de cet édifice, que je croyais se tenir sur la rive ?
    Gâcher la perspective, en effet.
    Mais qu’en est-il de la signification?
    Souhaitez-vous laisser, messieurs dames, le souvenir d’une élite plus empressée de redresser un palais royal que d’entretenir les routes ou les ouvrages d’art du pays qui, classés ou non, tombent littérales en ruine ?
    J’essaie simplement de donner un petit aperçu de la distance abyssale qui existe entre les uns, qui veulent restaurer notre Dame en cinq ans, par exemple, et ceux qui se demandent si c’est raisonnable compte tenu de l’état catastrophique dans laquelle les corps et infrastructures du pays se trouvent.
    J’ai connu un ingénieur des Ponts et Chaussées qui est parti à la retraite ces dernières années. Son travail consistait à vérifier l’état et à faire réparer les centaines d’écoulement d’eau de pluie sous les routes et les voies ferrées. Dans certain cas, il était le seul à connaitre leur existence.
    Il est parti et personne ne lui à rien demandé. Personne ne l’a remplacé. Il sait que plus personne ne s’en occupe. Une eau libre, dans une économie libérée des contraintes.
    Pensez-y quand vous passerez dessus à 300km/h en TGV dans même les voir.
    Alors si ce n’est l’Etat, pensez-vous que les entreprises privées financeraient la reconstruction du palais des souverains de France ? Ceux-là même que cinq révolutions ont eu à chasser ?

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