La pollution lumineuse est-elle une fatalité?

Dans la nuit du 21 janvier 2019, l’unique éclipse totale de lune de l’année 2019, couplée à une « super lune de sang » a pu être observée partout en France. Des télescopes avaient été installés par des astronomes amateurs sur le Pont Marie. Cet épisode assez rare ne doit pas masquer une situation dont il est assez peu souvent question, celle de la pollution lumineuse, un problème qui reste entier. Les sources officielles sont formelles, la pollution lumineuse augmente de 6% par an depuis le début des années 2000 et même de 10% si l’on ne s’attache qu’aux 10 dernières années. Les conséquences néfastes sur l’homme, la faune (insectes, oiseaux…) et la flore dont l’activité a lieu la nuit, ne sont plus à démontrer.

Des actions ont été engagées pour essayer d’endiguer ce phénomène des « temps modernes » tout en maintenant la sécurité et le bien-être des habitants. Ainsi le « Jour de la nuit » de l’association Agir, programmé chaque année en octobre se traduit par l’extinction des éclairages des monuments et des sites parisiens comme ceux de toute la France. Une façon de sensibiliser les uns et les autres. La France est éclairée par plus de 11 millions de lampes et lampadaires et 3,5 millions d’enseignes lumineuses. Une charte est aussi proposée aux communes et aux agglomérations, prônant des bonnes pratiques (initiées par un comité d’experts des politiques publiques  et de la biodiversité…) pour un éclairage public prenant en compte les besoins et attentes ainsi que les enjeux sociétaux liés à l’environnement nocturne et au développement durable de façon à diminuer la consommation d’électricité.

Mais il y a encore beaucoup à faire. Il suffit d’observer les immeubles de bureaux dont tous les étages restent éclairés la nuit ou bien de longer les quais la nuit tombée, ceux ci sont très éclairés et lors du passage des bateaux mouches la forte puissance des projecteurs utilisés interpelle tant leur intensité est insoutenable, y compris à l’intérieur des édifices balayés par ces faisceaux éblouissants. 

D’autres solutions existent et sont en place, tels les sites protégés que sont les « Parcs et réserves étoilés », la France en compte 2 (Le Pic du Midi et le Parc des Cévennes) sur les 13 labellisés dans le monde par l’Association Internationale du Ciel Noir, ou les réglementations nationales ad hoc encadrant les éclairages et les installations lumineuses (Italie, Chili…). Des associations préconisent aussi quelques bonnes pratiques auprès des particuliers et des entreprises. Elles portent sur la réduction de l’intensité lumineuse excessive, la diminution des pertes de lumière, l’utilisation des détecteurs de mouvements et des minuteries et le choix d’une lumière ambrée plutôt que blanche…. L’avantage de ces dispositions est qu’elles constituent des sources significatives d’économies financières et budgétaires. 

Rappelons enfin que diminuer la pollution lumineuse c’est d’abord mieux éclairer pour préserver la noirceur de la nuit.

 

 

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