« Consternant » pour la Tribune de l’Art, ainsi sont qualifiés les vœux à la presse qui ont eu lieu au Théâtre de la Ville le 21 janvier formulés par l’adjoint à la culture (ex maire du 4ème arrondissement) de la Maire de Paris. Les annonces présentées à cette occasion ont, semble-t-il, fait fi du patrimoine qui rend Paris si attractif. Les évènements prévus pour cette année 2019, rappelons-le, année préélectorale, tournent autour du festif comme cela est devenu l’usage désormais. Nos quartiers en subissent les néfastes conséquences qu’il n’y a plus lieu de décrire, tant elles se répètent, lancinantes, semaine après semaine.
C’est ainsi que les journalistes ont appris la création au printemps d’une journée de l’écriture, « Paris’écrit », en partenariat avec la Poste. Le but est d’encourager les Parisiens à rédiger et envoyer une lettre à qui bon leur semble ? « Un rendez-vous de plus » indique le journal qui s’ajoute aux nombreuses autres journées mises en place au fil des années ou à la « Nuit blanche » dont le cru 2019 sera marqué par des « parades » et l’utilisation d’une partie du périphérique entre la Porte de la Villette et la Porte de Pantin. Manifestation qui se veut « métropolitaine » pour symboliser le lien entre la capitale et la banlieue. Autre nouveauté, un appel à projets sur le thème « Embellir Paris ». Il porte sur 20 sites « délaissés » retenus pour être livrés à des artistes. Il a été question au cours de cette présentation d’œuvres contemporaines qui « décoreront » l’espace urbain, y compris un cimetière qui recevra le « Camion » de Claude Levêque, une originalité qui sera, à n’en pas douter, diversement appréciée. Quant au fameux « Bouquet de tulipes » de l’américain Jeff Koons qui a tant défrayé le chronique, il trônera cet été derrière le Petit Palais, en lieu et place du Trocadéro. A propos des polémiques sur ces réalisations artistiques, Christophe Girard a cette réponse qu’il a donnée au Figaro « chaque fois que l’on distille du beau dans la ville, on sollicite le sens critique de chacun » et ajoute un peu plus loin « heureusement que l’art dérange dans un pays qui réveille les consciences ». Voilà des maximes à méditer. A propos du réaménagement de 7 places dont celle de la Bastille et, avant elle celle de la République, « …un sujet de tension… Cela s’estompera dans la durée » reconnait-il. Il est question aussi de mécénat, rappelons que la ville affiche un déficit budgétaire conséquent, et d’un fonds de soutien en faveur des projets culturels dans les quartiers « dits populaires ».
Sur le fond ces annonces sont sans ambition alors que de nombreuses églises, Notre-Dame, auraient besoin de sérieuses restaurations. Excepté le cas de Carnavalet et le musée Victor Hugo en travaux, les musées pourraient être davantage dotés et le chantier du Théâtre de la Ville s’éternise et coûte de plus en plus cher.