Le passage du Grand Cerf situé 145 rue Saint-Denis et débouche à l’autre extrémité 10, rue Dussoubs, non loin de la rue Montorgueil. Il figure parmi les plus beaux passages de Paris. Haut de 11,80 m et long de 113 m avec une largeur de 3 m. Il a été construite en 1825 à l’emplacement de l’hôtellerie dite du Grand Cerf qui, jusqu’à la Révolution, était le point de départ et d’arrivée des voitures des postes des Messageries Royales. Ce passage prolonge le passage Bourg l’Abbé beaucoup plus petit et peu animé, moins intéressant au plan architectural. Acquis en 1825 par la compagnie bancaire Devaux-Moisson et Cie, les travaux n’étant pas encore terminés (l’inauguration n’eut lieu qu’en 1828). Il est rapporté que le passage a servi de refuge aux insurgés de la Révolution de 1830 et fut le théâtre de massacres lors de la répression qui suivit. Le passage fut légué en 1862 à l’Assistance publique sachant qu’alors il procurait alors des revenus confortables à son propriétaire. Très déclinant du fait de l’ouverture de passages plus luxueux et surtout mal entretenu, le passage dont les revenus étaient en forte baisse dès la fin du XIXe siècle ne put être vendu, faute d’acquéreur qu’en 1989, en distinguant la partie commerciale et la partie destinée à des logements HLM. La rénovation a été confiée au groupe Arcade. En 1985 l’ensemble a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques).
La structure du passage du Grand Cerf est en partie métallique, ce qui a permis de construire deux niveaux de façades entièrement vitrées. Les habitations ne commencent qu’à partir du troisième étage. Aussi le passage était-il dès l’origine plutôt destiné à la production et à l’artisanat qu’au luxe et à la vente de ses produits. La verrière semble avoir été installée en 1845. Sobre et élégant les vitrines sont toutes établies sur le même modèle apportant une belle unité à l’ensemble. Les boutiques qui disposent de 2 niveaux sont diversifiées (artisanat, restaurant, vêtements, bijoux fantaisie, articles de couture et tissus et des bureaux), mais un certain « turn over » est néanmoins constaté malgré une fréquentation appréciable (hors pandémie).