Les belles boutiques anciennes de la rue Saint-Honoré

La rue Saint-Honoré très animée à l’époque où elle se trouvait toute proche du Louvre puis du ventre de Paris présente encore d’intéressantes façades de vieilles boutiques. On peut ainsi admirer au no 93 les inscriptions relatives à une ancienne apothicairerie. C’est dans cette officine dénommée alors au Bourdon Saint-Jacques qu’exerçait l’apothicaire auquel on aurait fait appel pour donner les premiers soins à Henri IV mourant lors de son assassinat par Ravaillac. La pharmacie devint ensuite Le Bourdon d’or, nom qui daterait de 1637 et qui est resté inscrit sur sa façade comme le sont fresques représentant des vases florentins d’où émerge une tige fleurie de scrofulariacée, une plante médicinale. Ces 2 vases entourent la fenêtre surmontée d’un bourdon de pèlerin et de 4 coquilles encadrées de deux rameaux de laurier dorés. On retrouve aussi les 4 coquilles dorées dans aux 4 coins du garde-corps de la fenêtre qui présente en son centre l’emblème des pharmaciens, le serpent qui s’enroule et redresse sa tête au-dessus d’une coupe (signe de la déesse  de la santé Hygie) dans laquelle il crache son venin. Lacronyme « MACL » date du  XVIIIe siècle, il indiquait que la maison était assurée contre l’incendie, lui apportait plus de valeur en cas de revente.

Après avoir été longtemps exploitée par la famille de l’Islefort dont les représentants étaient épiciers et apothicaires, puis par la famille de pharmaciens Clérambourg-Delondre. La boutique a été ensuite transformée en un débit de vins puis remplacée par un restaurant  pour devenir désormais un magasin de vêtements.

Le Bourdon d’Or est mitoyen avec La Renommée des Herbes Cuites au no 95. Il s’agit d’une ancienne épicerie dont le décor (lettres d’or sur fond de marbre noir) datant de 1820 a été conservé et même inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1984. Le restaurant (le bistrot du 1er) installé aujourd’hui au rez-de-chaussée a d’ailleurs conservé le même lettrage pour son enseigne ce qui confère une unité à la façade.

Quatre textes dorés fixés sous verres  (Beurre, Œufs, Fromages, Volailles, Gibier, Rôtisserie, Fruits et Légumes, Oranges et Citrons) ont été conservés au premier étage de l’immeuble qui jusqu’au début du XXe siècle se dénommait A La Renommée des Epinards et où exerçait un épicier-traiteur.

Signalons au no 115, la plus ancienne pharmacie de Paris  inscrite elle aussi monument depuis 1962 et dont l’installation remonterait à 1715. A cette adresse le comte de Fersen acheta l’encre sympathique qui lui permis d’entretenir une correspondance secrète avec la reine Marie-Antoinette.  on peut lire sur la façade l’inscription « Ancienne fabrique d’extraits évaporés dans la vapeur et dans le vide ».

Sources : – Revue d’Histoire de la Pharmacie  Année 1933  81  pp. 38-44

               – Plateforme du patrimoine du Ministère de la culture et divers

 

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