Notre économie, nous le savons, très impactée par la pandémie de la Covid 19, souffre beaucoup et les aides de l’Etat ne sont pour certains que des palliatifs car les prêts, même aidés, doivent être remboursés.
Les dernières mesures aboutissant au reconfinement touchent plus particulièrement une majorité d’entrepreneurs et de petits commerçants. Ils figurent parmi ceux qui sont les plus impactés par la crise. Ils vivent très mal ce second confinement, D’abord sur un plan purement financier mais aussi pour la concurrence déloyale émanant de la grande distribution, des grandes surfaces qui restent ouverts et des ventes par internet.
Malgré la décision correctrice prise par le gouvernement de fermer certains rayons de grandes surfaces (livres…), les exploitants impactés par les fermetures marquent leur désapprobation à l’encontre de mesures jugées iniques. Dans plusieurs communes, des maires ont d’ailleurs signé des arrêtés (NDLR : qui se révèlent illégaux) autorisant l’ouverture des magasins proposant des produits dits « non essentiels » comme le prêt à porter par exemple. La Maire de Paris leur emboîtant le pas annonce de son côté, conjointement avec d’autres élus, des mesures pour que les libraires puissent ouvrir leur boutique. Elle en profite au passage pour vanter sa décision d’extension gratuite des terrasses des bars et restaurants alors que l’on sait combien elles ont été un facteur d’expansion de la pandémie… Nier aussi impudemment l’évidence et louer du comportement exemplaire des consommateurs, alors qu’il suffisait de parcourir quelques rues pour constater que les terrasses étaient souvent bondées, sans respect des gestes barrières et sans port du masque, laisse sans voix. A cela s’ajoutent des criques peu amènes à l’encontre des décisions gouvernementales qui ne sont pas nécessaires au moment où nous devrions tous faire bloc face à l’épidémie et aux dangers qui frappent notre pays.
Il apparait choquant, malgré le besoin de mesures sanitaires, de permettre aux grands groupes de distribution de laisser leurs points de vente ouverts alors qu’il est demandé aux petits commerces de fermer les leurs. Ne court-on pas plus de risques sanitaires en entrant dans une grande surface – dont on ne sait rien sur son système de ventilation, ni sur le comportement des nombreux clients – que dans un petit magasin, ouvert sur la rue, où, d’un regard, il est possible de constater si des clients sont à l’intérieur et s’ils respectent les gestes barrières ? Plus grave est encore pour ces commerçants impactés la concurrence déloyale ainsi « officialisée » qui contribue davantage encore à tuer le commerce de proximité, à favoriser les géants de type Amazon et à accélérer la transformation des quartiers par le développement de la mono activité des bars-restaurants que nous dénonçons pourtant depuis fort longtemps déjà.