Madame la Maire, les Parisiens ne vous disent vraiment pas merci

Nous reproduisons ci-dessus  un nouvel article publié le 29 octobre sur le blog de l’association Réseau Vivre Paris! relatif à la progression de la pandémie de la  Covid et l’extension des terrasses voulue par la Maire de Paris, une décision qui n’a pas été sans conséquence sur la propagation du virus.

 

« Sur le site de Libération le 29 septembre, la Maire de Paris s’était montrée critique envers les mesures prises à l’époque par le gouvernement (le couvre-feu). Elle déclarait : « Je ne pense pas que les mesures concernant la fermeture des bars après 22h soit une mesure pertinente. D’abord elle est difficile à comprendre : en quoi va-t-elle vraiment limiter la diffusion du virus ?« 

Pourtant, le rôle de la fréquentation des bars et cafés dans le processus de contamination ne pouvait pas être méconnu. Le Monde avait, le 13 septembre, publié un article éloquent intitulé: « Covid-19 : selon une étude, la fréquentation des restaurants et bars est une situation à risque d’infection« , dans lequel on pouvait lire : « les cas positifs ont déclaré 3,9 fois plus souvent que les individus non infectés par le coronavirus être allé dans un bar ou un café.« 

Graphique illustrant les facteurs de risques de propagation du covid-19

Et pourtant… Mme Hidalgo,  rêvant d’un Paris transformé en terrasse de café géante dominant Paris (voir son tweet) ), a donné la priorité à l’activité des terrasses de bars (celles qui étaient déjà autorisées et de nouvelles présentées alors comme « éphémères »). Elle avait certes annoncé des contrôles. Mais elle ne les a pas organisés à proportion des besoins et s’il y en a eu, ils sont manifestement restés inopérants et insuffisants. Tout le monde a pu le constater : dans de très nombreux bars ou sur leurs terrasses qui, dans certains cas, ont occupé des rues entières, le masque n’était pas porté par le personnel, la promiscuité était de règle au moins en soirée, les gestes barrières étaient oubliés du fait de l’alcoolisation des consommateurs (il y a eu des exceptions, mais seulement des exceptions hélas). Bref, toutes les conditions étaient réunies pour favoriser la circulation du virus.

Quant à la Nuit Blanche, Mme Hidalgo a décidé de la maintenir alors même que les manifestations sur la voie publique étaient interdites. Des milliers de personnes se sont ainsi retrouvées dans les rues de Paris et (encore et toujours) dans les bars, favorisant la circulation du virus. La Maire de Paris s’est même autocongratulée sur Twitter.

Aujourd’hui, face au reconfinement, Mme Hidalgo persiste dans la critique de l’action du gouvernement : « Il aurait sans doute été possible de faire différemment, mieux structurer par exemple la stratégie de tests à la sortie du précédent confinement ou à la rentrée, fin août début septembre comme nous l’avions proposé, pour mieux anticiper et éviter cette deuxième vague  » (Le Parisien du 29 octobre). La faute du gouvernement, encore et toujours. Dans une stratégie de compétition électoraliste, la Maire de Paris est muette sur ses propres fautes dont on ne peut pas imaginer qu’elle ne les voie pas.  Il est clair que Mme Hidalgo n’est pas une adepte de l’autocritique. Ainsi elle aurait pu déclarer : « Il aurait sans doute été possible de faire différemment, ne pas autoriser les terrasses éphémères, fermer les bars dès 22h00, ne pas organiser la Nuit Blanche, pour mieux anticiper et éviter cette deuxième vague. » Qu’en pensent les élus parisiens de tous bords ?

2 RÉFLEXIONS SUR « MME LA MAIRE, LES PARISIENS NE VOUS DISENT VRAIMENT PAS MERCI »
  1. Plusieurs médecins ont saisi la Cour de Justice de la République, accusant l’ancienne et l’actuel ministres de la Santé et le Premier ministre de s’être abstenus d’agir, notamment sur la question des masques, en ayant connaissance des risques. Ces mêmes médecins ne pourraient-ils en faire de même à l’encontre de la Maire de Paris, qui en encourageant les bars à occuper l’espace public, a contribué à la diffusion du virus à Paris qui a un des pires taux d’incidence en France? Ou bien la Maire de Paris n’a-t-elle de comptes à rendre à personne?

    La maire aurait aussi dû contrôler les exploitations des terrasses autorisées et, puisqu’elle les avait (à tort bien entendu) créées, les terrasses « éphémères ». Quand on privatise l’espace public, si on est un maire responsable, on veille à ce que cet usage privatif ne génère pas un risque sanitaire (surtout quand il y a crise) et ne trouble pas la tranquillité publique.
    Et cet argument de l’importance du contrôle de ce que l’on autorise, on le sait est partagé par une majorité de Parisiens, même ceux qui se sont réjouis du principe de terrasses éphémères notamment en vue de soutenir les commerçants. Personne ne voulait, que, en soutenant les commerçants, la maladie se propage. Parce que, cela, c’est citoyenneté indéfendable. Il se trouve que, par ailleurs, cela pénalise bien plus fortement l’économie que ne l’aurait pénalisée l’octroi d’une aide aux bars et restaurants qui auraient été astreints à des conditions d’exercice plus rigoureuses que d’autres commerces si on avait pris les mesures sanitairement nécessaires.

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