L’équipe municipale de la mairie de Paris Centre a adressé coup sur coup dans les boites aux lettres des habitants de l’arrondissement sa revue trimestrielle « A Paris centre« , un envoi deux volets intitulé « Lettre aux habitantes et habitants de Paris Centre » et un A4 trois volets sur papier glacé lui aussi destiné à une partie de résidents intitulé « Votre quartier du Marais et des Iles s’est embelli ». Chacun comporte un édito du Maire Ariel Weil, l’un d’eux étant appuyé par celui de l’adjoint à la Maire de Paris chargé de la construction publique. Voilà qui fait beaucoup avec abondance de papier, ce qui n’est pas très écologique… Un bon point toutefois, l’écriture inclusive n’est pas employée. Une critique, la redondance. Ainsi la restauration de la fontaine des Innocents et l’aménagement de ses abords (une opération engagée si tardivement) est reprise dans deux supports (la revue et la lettre aux habitants).
Sur le fond, au-delà des réalisations dont certaines sont louables, nous ne citerons pas tous les chiffres avancés, il est évident que ces envois en série ne sont pas sans lien avec les futures élections municipales qui se profilent à l’horizon. Nous retrouvons dans la liste des aménagements mis en avant les dossiers habituels [ouverture des cours d’écoles, plantations d’arbres, ouverture ou agrandissement d’espaces verts (boulevard Henri IV, place Saint-Gervais, quai aux Fleurs, rue du Grenier Saint-Lazare (un espace déjà très sale) et un jardin prés du collège Victor Hugo…), ouverture de la Seine à la baignade (le coût rapporté au nombre de baigneurs qui y feront « trempette » est considérable) afin de faire face au réchauffement climatique], Des actions sont menées pour « stabiliser les familles avec enfants » dans nos quartiers (travaux d’agrandissement de la crèche Saint-Roch, création d’une maison des assistantes maternelles, nouvelle cuisine pour les enfants des écoles des ex 1er, 2e et 3e). Cette énumération ne serait pas complète sans les incontournables marques de fabrique des élus en place. A savoir les logements sociaux et les pistes cyclables.
Sur les logements sociaux, il s’agit d’un rappel car les exemples mentionnés sont ceux qui se trouvent dans les locaux de la Samaritaine et de l’ancienne direction de l’Urbanisme boulevard Morland…. cela date un peu à vrai dire mais permet de rappeler que l’arrondissement compte 6 591 de ces logements dont 483 créés depuis 2020. Nous réitérons nos remarques à ce sujet, le manque de logements est indéniablement accentué par les locations touristiques mais aussi par la politique effrénée du logement social menée coûte que coûte, négligeant la part des logements intermédiaires, par ailleurs le blocage des loyers fausse le marché, sa fluidité, et fait artificiellement progresser les prix. N’en déplaise aux défenseurs de ce type de logement.
Sur les pistes cyclables et la place laissée aux piétons jusqu’où les élus souhaitent-ils nous emmener ? L’apologie du vélo est telle (3 fois plus de déplacements qu’en automobiles, multiplication à l’infinie des pistes cyclables souvent de chaque côté de la chaussée…) que la cohabitation avec les bus reste problématique, les nuées de bicyclettes deviennent dangereuses pour les cyclistes entre eux et pour les piétons. Quoi que soit affirmé au contraire sur les piétons, notamment de meilleures facilités d’accès [le désencombrement des rues du mobilier urbain, l’élargissement des trottoirs, les voies piétonnes, les traversées piétonnes (qui du projet de ramblas?)] rien ne change ou si peu pour ces derniers. Ainsi ce ne sont pas non plus les barrières disposées sur des places de stationnement pour élargir l’espace qui règleront cette situation puisque nombre des surfaces dégagées sont préemptée pour l’installation des terrasses saisonnières. Parler de « reconquête piétonne » est dans ce cas abusif. Quant aux rues aux écoles, ce sujet est rebattu dans les communications municipales officielles.
Bien entendu le nouveau plan de circulation est mis en exergue, plan sur lequel les avis qui nous parviennent restent partagés de la part des riverains qui se plaignent en particulier de la très insuffisante fréquence des bus notamment ceux de la ligne 29 qui battent des records d’attente aux arrêts… Affirmer qu’il y a « une meilleure circulation des bus dans le Marais » est hélas loin de la réalité!
D’autres sujets sont évoqués mais restent anecdotiques, tels les cours d’anglais (appelée pompeusement l’académie des langues à l’instar de celle du climat), les changements de noms d’écoles et de rues., une nouvelle épicerie solidaire…
On voit au travers de ces dossiers les thèmes de campagne que développeront nos élus, s’ils se représentent bien entendu. Nous leur suggérons de se pencher sérieusement sur les questions de propreté, le sur tourisme et de tout faire pour libérer les contraintes du marché du logement plutôt que de l’orienter sur le social uniquement avec les conséquences que nous connaissons.
