Nous avons régulièrement tenu nos lecteurs informés des travaux de restauration de l’église Saint-Merry, « le seul édifice parisien en gothique flamboyant commencé après 1500 et qui subsiste » encore. En particulier celle de sa façade principale en 2018 ainsi que l’étanchéité des toits et plus tard le tableau de la Vierge de Carl Van Loo et celui lui faisant pendant représentant » Charles Borromée donnant la communion » dû à un peintre anonyme. ainsi que les autels au-dessus desquels ces peintures sont accrochées de chaque côté de l’entrée du chœur. Ces deux pièces ainsi que l’autel du chœur remis en ordre et nettoyés, brillent de mille éclats qui changent l’aspect intérieur de l’édifice.
Aprés la très belle réfection de la chapelle de la Vierge refaite intégralement [lambris, autel, sculpture de la Vierge à l’enfant et les 2 tableaux de Collin de Vermont (1693-1761) représentant « l’Annonciation » et « la Déposition de croix« ], celle de la chapelle de la Communion édifiée en 1745 par Germain Boffrand (architecte de l’Hôtel de Soubise et de la bibliothèque de l’Arsenal…) est en cours. Notamment ses les deux bas reliefs du sculpteur baroque Paul Ambroise Slodtz (1702-1758) dessinateur de la chambre et du cabinet du roi, l’ange au livre qui est terminée et l’ange au calice qui est en cours, une restauratrice s’activant ne haut des échafaudages (voir photo illustrant l’article). Le Louvre détient deux sculptures de l’artiste « le dragon » et » la chute d’Icare« . La chaire de Saint-Merry figurant en partie un palmier est l’œuvre du même artiste et de son frère René-Michel à qui a été donné le prénom évocateur de Michel-Ange (1705-1764) suite à son séjour de 17 ans à Rome. On lui doit aussi l’agrandissement de la tribune du grand orgue (*) réalisée par Germain Pilon et le remaniement du chœur en 1752. Les Slodtz sont en effet issus d’une famille prestigieuse de sculpteurs et peintre (**).
L’orgue de chœur Merklin datant de 1880 et comprenant 16 jeux est en cours de remise en ordre par le facteur Gaupillat établi en Meurthe et Moselle. Des travaux sont toujours en cours dans le déambulatoire.
Depuis 2021, la communauté Saint’Egidio créée à Rome en 1968 par des étudiants anime la paroisse. Ses références fondamentales étant la prière, les pauvres et la paix (les 3 P). Elle est aujourd’hui présente dans 74 pays et rassemble 60 000 laïcs.
(*) La mairie a indiqué en décembre dernier sur son site paris.fr qu’un budget de 2,3 millions d’euros avait été voté pour la restauration du grand orgue de tribune de l’église Saint-Merry. Entre la désignation du maitre d’œuvre, les études et les travaux, les premières notes de l’orgue restauré devraient résonner en 2030 ! Osons croire qu’il en sera ainsi. La ville propriétaire de 130 orgues est bien à la peine sur ses instruments dont beaucoup ont besoin de soins et de relevage. Un des plus prestigieux, à l’instar de celui de Saint-Merry, l’orgue Clicquot datant de 1777 de l’église Saint-Nicolas des Champs est muet depuis 2018. Il attend une restauration hypothétique. Certes ces restaurations sont coûteuses mais leur montant est à mettre en face des subventions généreuses distribuées annuellement par la ville de Paris. ce sont autant de fonds qui sont autant d’investissements en moins pour des restaurations d’importance…(voir notre article du 11 juin 2025 à ce sujet).
(**) Un autre frère Dominique-François (1710-1764) est peintre des Menus-Plaisirs du roi.
Sources : paris.fr. Wikipédia.