Les maux de Paris perdurent

Les années passent et Paris souffre toujours des mêmes maux pour ne pas dire des mêmes difficultés qui empoisonnent la vie des habitants et desservent de plus notre ville qui perd jour après jour son statut et sa réputation de plus belle capitale du monde. Elle devient banale et n’arrive plus à revenir dans le peloton de tête tant les décisions prises au plan municipal gomment avec constance un passé qui est injustement rejeté.
Prenons quelques exemples.
La multiplication des pistes cyclables empruntées par les vélos et les trottinettes enlaidit nos rues, rend la circulation des voitures et des bus insoutenables avec les embouteillages que l’on sait. Elles sont devenues de vrais dangers pour les piétons (surtout les enfants, les vieilles personnes et les handicapés) tout en ne supprimant pas à pollution de l’air à l’origine pourtant de la justification de ces aménagements. Sur le plan financier les travaux engagés pour ces transformations sont très onéreux et grèvent un peu plus le budget de la ville déjà très difficile à boucler. 3 000 bicyclettes supplémentaires sont annoncées pour les jeux olympiques. Une folie dans un Paris qui sera bondé.
Le cas du mobilier urbain n’est pas meilleur. Des choix curieux ont été faits. Ils sont, diamétralement opposés au mobilier imaginé pas Davioud pourtant plébiscité et participant à l’image si spécifique de Paris. Outre la polémique sur les ronds d’arbres enlevés puis restitués très parcimonieusement, seulement quelques bancs grossiers (un assemblage de traverses de chemin de fer) ont été remplacés face à la pression des Parisiens et touristes effarés par les choix opérés à l’hôtel de ville. Mais la majorité des plus moches demeure. Quid aussi des kiosques à journaux qui sous prétexte de manque de fonctionnalité ont été irrémédiablement enlevés pour voir à leur place des guérites d’aspect courant n’ayant gardé que la couleur de leurs prédécesseurs qui s’accordaient si bien aux colonnes Morris. Que sont-ils devenus, vendus ? Détruits ?
Les tags, les affiches sauvages et autres carrelages immondes qui défigurent les façades, vitrines, rideaux de fer et murs, sans oublier le mobilier urbain maculé d’auto collants. La honte de nos rues. L’enlèvement des tags mis en place par la mairie est passable. Récemment et par deux fois l’application « dansmarue » alertée ne m’a t’elle pas signifié qu’un tag signalé par mes soins avait été enlevé or curieusement il est toujours là ! Que fait la mairie de Paris Centre pour faire enlever la carcasse de bicyclette rouillée sorte de verrue scellée depuis des années dans le mur de la résidence Madeleine Béjart 4 rue de la Perle ! En supprimant les subventions inutiles aux associations, la mairie pourrait aussi trouver le moyen de s’attaquer, en lien avec les copropriétés, aux tags apposés au-delà de 2 mètres et procéder à leur éradication. Nombreux sont ceux qui défigurent murs et cheminées depuis des années. La mairie qui oblige les copropriétaires à procéder au ravalement des façades de leurs immeubles lorsqu’elle l’estime nécessaire, n’a t’elle pas de solution ? Tout cela contribue à accentuer la malpropreté ambiante. Qu’en sera-t-il de ce point noir de la mairie au moment des jeux olympiques à la vue de centaines de milliers d’yeux!
N’en déplaise aux élus tout acquis à la fête et qui cherchent à la développer davantage, le climat ambiant ainsi créé, d’ailleurs assez factice, laisse croire que Paris est une fête permanente alors que les Parisiens ont bien d’autres soucis en tête. Un état de fait presque insensé face à la crise économique que nous traversons, la cherté de la vie, la difficulté de se loger et la guerre toute proche…  La vie au quotidien ne se résume pas à la fête et il est intolérable qu’une minorité de fêtards attablés en terrasse ou sortant des bars fassent souffrir quotidiennement des quartiers entiers où il est impossible de dormir, où règne aussi l’insécurité et où la vie de quartier a disparu. La mairie de Paris ne devrait pas laisser prospérer une telle situation.
L’immobilier est un autre point noir de la capitale. L’offre étant inférieure à la demande, les prix sont élevés et la politique effrénée de multiplication des logements sociaux voulus par la mairie accentue la situation, les locations saisonnières un temps encouragées par nos élus n’arrangeant rien. Ce qui fait que nombre de Parisiens quittent la capitale. Les finances de la ville supportent le poids de ces investissements avec un endettement élevé. Or certains élus estiment que 30 % de logements sociaux dans la capitale ce n’est pas encore assez. Pourtant on apprend que les retards de loyers sont de plus en plus nombreux allant pour certains occupants jusqu’à 50 K€. Qui paiera au final ?  Le côté presque cocasse est que la mairie encaissait jusqu’à il y a peu des loyers d’avance pour habiller les comptes de la ville, or une partie de ces loyers n’étant pas payée à leur échéance, la manœuvre s’avère a posteriori plus que périlleuse. Heureusement qu’un terme vient d’être mis à cette curieuse pratique.
Nous terminerons pas les transports en commun sensés pallier la diminution de l’usage des voitures. Hélas nous sommes bien loin du but visé. les dysfonctionnements sont permanents, la fréquence des bus et des métros n’est plus assurée par manque de de personnel nous dit-on. Mais qu’a t-on fait dans les bureau feutrés pour anticiper cette situation?  La « stratégie  » de la mairie est-elle en phase avec Ile de France Mobilités ?  On en doute. Mais le dindon de la farce est une nouvelle fois le Parisien, l’habitant, le travailleur qui n’a pas d’autres moyens pour se déplacer, aller à son travail, que de prendre les transports en commun. Se soucie t-on vraiment de lui face à l’application d’idéaux et de doctrines déphasés de ses préoccupations quotidiennes ?

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