Les témoins de notre passé sont notre richesse, protégeons les

Entre les fontaines détruites de la Porte de la Chapelle, les dauphins en bronze (photo illustrant cet article) enlevés de la place de la République, les portes de l’Hôtel de Lauzun, la fontaine XIXe d’Antoine Burenne vendue à la commune de Brie sur Marne et un banc de Gabriel Davioud racheté par des amoureux de Paris, la mairie de Paris porte une lourde responsabilité dans ce traitement réservé à de biens appartenant à tous les Parisiens. De quel droit peut-elle en disposer à sa guise alors qu’il s’agit aussi de témoignages du passé? Sont-ils si représentatifs de régimes de pensées honnis à ce point qu’il faille les gommer, les éradiquer, les sacrifier sur l’autel de la pensée unique que l’on associe trop facilement à des problématiques écologiques que certains qualifient de « punitives  » ? Nos nouveaux « guides » de la pensée décrètent et nous devons subir, qu’il s’agisse de ce qui est défini comme devant être le beau et comme devant être être le bien.

Les exemples cités ci-dessus qui focalisent beaucoup de commentaires sont devenus les symboles explicites d’une normalisation et d’une banalisation rampantes que Paris et ses habitants devraient subir sans broncher. Quant aux imprudents qui osent critiquer, ils sont renvoyés dans leurs buts à coup de qualificatifs assassins tendant à les discréditer, et en langue inclusive s’il vous plait, un autre marqueur de la nouvelle pensée avec laquelle il ne fait pas bon se frotter.

Tout ceci est affligeant et nous ressentons une insidieuse lassitude à la vue de cette sorte de comédie qui malheureusement essaie d’influencer notre appréciation, notre comportement, pour nous entraîner vers un état comateux qui annihilerait notre propension naturelle à la critique et au discernement.

Nous ne devons pas tomber dans ce piège, il importe de nous ressaisir à l’image des « lanceurs d’alerte » qui ont émaillé l’actualité municipale qui n’était plus ces dernières  semaines une communication  « bottom- up » (descendante) mais « top-down » (ascendante) au grand dam de l’équipe de communication pourtant imposante mais déroutée de la mairie de Paris.

Le temps est vraiment venu où tout un chacun doit signaler les dysfonctionnements éhontés que l’on souhaite en haut lieu faire avaler aux Parisiens. Les associations d’habitants comme la nôtre existent justement pour, entre autres actions, dénoncer les aberrations, les anomalies, les égarements, les étrangetés et les stupidités qui déshonorent et abiment nos quartiers, notre ville et finalement notre vie quotidienne. Assez de se voir tout imposer, assez de tout vouloir changer et effacer, assez de devoir subir la circulation impossible, la saleté, les tags, les nuisances nocturnes, la montée de l’insécurité et la défiguration de notre ville. L’écologie et maintenant la Covid ne doivent pas servir de prétextes, c’est un peu trop facile!

N’oublions pas les résultats des dernières élections municipales pour lesquelles le taux de participation au second tour a été jugé le plus faible jamais enregistré, soit 36,68%. C’est à dire que plus de 63 électeurs sur 100 ne se sont pas rendus aux bureaux de vote. Un tel score fait réfléchir et demande modestie, davantage d’attention et de considération vis à vis des administrés qui accessoirement sont aussi des contribuables sans lesquels nombre de projets ne pourraient être menés. Arrêtons, tout en faisant semblant de les consulter, de tenir les Parisiens à l’écart de toutes les décisions qui influencent leur quotidien. Le cas de la conduite de la modification du règlement des étalages et des terrasses est l’illustration même de ces pratiques passéistes qui doivent changer.

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