Les ZFE, zones à faibles émissions, de plus en plus contestées !

Associant la décision de créer des ZFE (zones à faible émission) à un « délit de pauvreté », des députés transpartisans proposent de les suspendre. Elles s’ajoutent au carcan des normes, règlements et autres textes qui pullulent en France et polluent la vie des citoyens qui n’en peuvent plus. En effet des montagnes de contraintes s’érigent devant nous sur tous les sujets. Ainsi Paris centre non content d’être déjà pénalisé par l’étroitesse de ses rues, l’afflux constant de touristes, les nombreux sens interdits, les difficultés de circulation, la multiplication des terrasses empiétant sur l’espace public, a pourtant écopé d’une zone à trafic limité!!

Un tel moratoire, 12 métropoles n’appliquent pas ce texte, sur la mise en œuvre des ZFE [effective depuis le 1er janvier dernier (*) et qui prévoit la verbalisation dès l’année prochaine] laisserait du temps pour se retourner aux usagers qui n’ont pas les moyens de changer de voiture dont les prix se sont envolés. Ces usagers quasi exclus, comprennent bien que les émissions de gaz polluant doivent baisser, mais doivent-ils être les seuls à en supporter les conséquences néfastes ? Pour le Grand Paris uniquement, une telle décision touche en effet 422.000 véhicules particuliers et 59.000 professionnels (étude de l’atelier parisien d’urbanisme [Apur] de 2023).

Certes des dérogations sont accordées (aux handicapées, aux travailleurs en horaires décalés…) et des aides à l’achat (de plus en plus minces) ont été mises en place par ces métropoles pour lisser l’effet de ces restrictions. Mais bien des habitants considèrent que par ce biais sont créées des zones de «forte exclusion» qui sanctionnent les ménages les plus modestes. À Paris, l’ensemble des véhicules Crit’Air 3 sont exemptés de contrôle durant un an. Et Les radars ad hoc n’arriveront qu’en 2026. Mais un an c’est très peu! Il faut savoir que les ZFE sont la conséquence de la Loi d’orientation des mobilités (Lom) de 2019 renforcée par la Loi Climat de 2021.
Nous estimons pour notre part qu’il faut raison garder et l’application de textes à la hussarde n’est jamais bonne, au contraire elle dévoie le but recherché. Le souvenir des gilets jaunes doit aussi conduire les élus à plus de prudence, de doigté et de pédagogie, surtout à l’approche des municipales de l’an prochain. Aussi s’engouffrer avec délectation dans l’application très administrative voire non suffisamment réfléchie (études d’impacts ?) de textes discutables montre à la fois un certain degré d’amateurisme, de dogmatisme zélé et une sensibilité sociale insuffisante malgré l’affichage qui en est fait. C’est affligeant dans le contexte difficile actuel que nous vivons tous ! A suivre
(*) La circulation des véhicules dotés d’une vignette Crit’Air 3, c’est-à-dire les voitures diesel immatriculées avant 2011 et les voitures à essence immatriculées avant 2006 est interdite.  Les contrevenants risquent 68 euros d’amende.

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