Nos quartiers ne sont plus que bars et restaurants

La configuration, de même que la vie des quartiers évoluent. Certes elles ne peuvent rester figées et doivent s’adapter aux nouvelles habitudes et tendances de consommation. On peut le regretter, on peut aussi trouver cela normal car depuis la nuit des temps il en est ainsi. Peut-on juste ajouter que les transformations récentes se produisent plus rapidement qu’autrefois ? A écouter les anciens ou lire les témoignages du passé, oui bien que le changement de et dans nos quartiers est inéluctable.

Parcourant les rues de Paris Centre plus spécifiquement (le constat vaut aussi pour d’autres arrondissements), il est évident que ce sont les restaurants (bars et cafés compris) de tous ordres qui prennent le pas sur toutes les autres activités. Il n’est plus rare de traverser des rues entières où les cafés, brasseries, bistrots, tavernes, auberges, restaurants rapides ou self services sont à touche touche. Est-ce vraiment la douceur de vire de Paris ? La vue des clients parqués dans des terrasses fermées ou ouvertes tels des sardines dans leur boîte devient courante et consternante. Mais « business is business »! L’essentiel de ces établissements représente le « secteur » de la « restauration de masse », celle qui perd tout le charme que recherchent les visiteurs.

Si nous percevons ce changement, il est aussi fréquent que les touristes s’en plaignent trouvant à redire dans les commentaires qu’ils laissent sur les sites touristiques au sujet de l’accueil qui leur à été réservé dans la capitale (et aussi dans notre pays qui malgré tout reste pour le moment la 1ère destination touristique du monde). Soyons lucides, on nous reproche un service à la chaîne de plats banals, une propreté qui laisse à désirer (des terrasses jouxtant des poubelles par exemple) et des serveurs pas toujours aimables contrairement aux commentaires que l’on trouve sur d’autres capitales et pays…! La pénurie de personnel n’explique pas tout ! Notre idée des quotas de touristes développée dans un article récent permettrait sans doute d’améliorer les choses : moins de monde signifie plus d’attention et de qualité, moins de nuisances nocturnes, moins de malpropreté…     

Si nous nous focalisons sur la propreté, il y a effectivement à redire… Les touristes ainsi que les Parisiens ne pointent pas ce sujet par hasard ou pour ennuyer la mairie. Combien de fois en effet passons nous près d’établissements de restauration divers devant lesquels le trottoir est maculé de larges traînées de graisse quand ce n’est pas sur toute l’emprise du trottoir.  Le balayage et le nettoyage à l’eau des trottoirs et terrasses est rarement fait, une opération exclue des priorités des exploitants. Or bien des clients déjeunent ou dînent et « dégustent » leurs plats alors que leur table repose sur un sol trop souvent sale et côte à côte avec des poubelles peu ragoutantes … ! Que font les services d’hygiène spécialisés ? Le haut de la rue Beaubourg, la section de la rue Rambuteau entre la rue Saint-Martin et le boulevard de Sébastopol, la rue du Trésor (photographie illustrant l’article) ou la rue de l’Arbre Sec et certaines sections de la rue Montmartre, sont quelques cas patents que nous pouvons mentionner.

Ne serait-il pas grand temps de mettre bon ordre, de lancer un ou plusieurs labels qui permettraient aux clients/consommateurs d’y voir plus clair ? Bien sûr cette opération aurait un coût mais l’hygiène ne peut pas passer à la trappe. Quant à la multiplication effrénée des établissements elle tue tous les autres commerces et risque fort de tuer la profession elle-même. Si des règles plus strictes ne sont pas mises en place dans un avenir proche, un numerus clausus deviendra indispensable pour redéployer la diversité commerciale qui est en train de fondre avec une rapidité qui crève les yeux. Pour le moment nos autorités et les professionnels, par leur passivité et les avantages consentis à certaines professions au moment de la covid, semblent plutôt encourager ce mouvement. Ils ont tort et pourraient, comme d’ailleurs leur futurs successeurs, le regretter amèrement.

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