Les motards rechignent à se soumettre au contrôle technique

Après le stationnement payant, l’augmentation du prix du carburant le Conseil d’Etat vient d’abroger ce 31 octobre le décret qui annulait la mise en place du contrôle technique obligatoire des motos (*). Le ministre des transports l’a confirmé sans en préciser les modalités exactes tout en spécifiant que le contrôle soit « le moins pénalisant possible« . C’est sur ces modalités, dans le cadre d’une concertation avec les associations représentant les motards et la sécurité routière,  que le gouvernement compte pour apaiser la colère qui monte chez les utilisateurs qui se disent tous particulièrement pénalisés. Et encore ne sont-ils pas soumis comme les automobilistes aux règles Crit’air !

Selon les pouvoirs publics, la législation européenne qui est à l’origine de  ces mesures est large et laisse des marges de manœuvre.  Cependant les motards estiment que la transcription du règlement européen en droit français est plus restrictive. 

Voilà qui promet des échanges musclés et surtout des problèmes de circulation puisque l’application de ces mesures devraient se faire dès le 1er janvier prochain. Il serait étonnant que les motards, comme ils le font chaque fois que des mesures « contraignantes  » les concernent ne manifestent pas. Il faut donc se préparer à des actions concertées  de blocage de la circulation ajoutant des bouchons aux bouchons dont Paris en particulier s’est fait une spécialité et n’a malheureusement pas besoin…!

Il se dit  que le gouvernement aurait préféré des mesures davantage pédagogiques et plus douces car la colère des motards pouvant être sujette à débordement est toujours envisagée avec méfiance! Les motards estiment ces mesures mal cadrées, s’étonnant que même les 50 cm3 entrent dans ce cadre alors que le texte européen ne cible que les 125 cm3 et au-delà. La France est il est vrai toujours zélée lorsqu’il s’agit de transcrire dans son corpus législatif les textes européens.

Ceci étant dit, le régime réservé aux automobiles est depuis longtemps bien davantage strict en raison des émissions de particules et de gaz à effet de serre. Il est donc normal que le cas des deux roues motorisées soit pris en compte car ils polluent eux aussi. Bien entendu les motards ou leurs représentants affirment que l’instauration du contrôle technique obligatoire ne va pas améliorer la qualité de l’air, ni réduire les accidents de la route puisque la reforme du permis de conduire moto aurait entraîné en 10 ans, selon la Fédération française des motards en colère (FMC), une baisse de 19% des accidents mortels dus au mauvais état des deux roues… C’est l’alcool, le manque d’expérience, la dégradation des routes et le non respect du code de la route qui sont les principales causes d’accidents pour la Fédération des bikers de France (FBF). Les deux associations estiment qu’il s’agit d’une nouvelle ponction financière des motards au moment où les prix grimpent de toutes parts et où le stationnement est devenu payant à Paris, alors que la moto est le plus souvent un instrument de travail (NDLR comme l’est aussi la voiture…).

Les modalités d’application du contrôle technique lorsqu’elles seront fixées et donc l’attitude des pouvoirs publics devraient déterminer si de actions d’ampleur seront menées de la part des motards pour exprimer leur mécontentement, au grand dam des autres usagers qui rencontrent déjà des difficultés pour se déplacer dans la capitale.  A suivre. 

(*) Véhicules motorisés à 2 ou 3 roues et quadricycles à moteur

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