« La photographie imaginative » d’Erwin Blumenfeld

Photographe de mode particulièrement réputé, Erwin Blumenfeld (1897-1969) est mis à l’honneur jusqu’au 5 mars par le  Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme (Mahj) avec l’exposition « Les tribulations d’Erwin Blumenfeld« .

Passionné de photographie, n’a t-il pas écrit une autobiographie intitulée « Jadis et Daguerre » (publié chez Babel), le musée met en images la vie de cet artiste né à Berlin (son père fabriquait des parapluies) qui a choisi de s’installer avec sa fiancée aux Pays-Bas, pays où « …il participe au mouvement dada, sous le pseudonyme de Jan Bloomfield. » Dans les années 30, il devient photographe professionnel en Hollande après avoir découvert, dans sa boutique de sacs en cuir, un studio photo derrière une fausse paroi qui lui donne l’idée de photographier ses clientes dont les photos sont exposées dans sa vitrine. Marié avec 3 enfants, il rejoint Paris durant le Front populaire.

Sont alors photographiés par son objectif des célébrités (Rouault, Magritte, Grace Kelly, Marlene Dietrich…), des monuments (cathédrales de Rouen et de Chartres), des chefs d’œuvre du musée de l’Homme, les sculptures de Maillol en donnant toujours une « impression mystérieuse à ses clichés« .  Il expérimente moult techniques toujours à la recherche d nouveautés, c’est lui qui plus tard avec l’arrivée de la photographie couleur ira jusqu’à « … combiner plusieurs prises de vues en différentes couleurs. » N’a t’il pas aussi affirmé qu’il avait fait entrer l’art dans le monde de la publicité ? 

« Il débute ses collaborations avec Vogue (*) et Harper’s Bazaar, mais est stoppé net par le second conflit de bêtise internationale. Ses origines allemandes le mènent directement dans un camp de travail dont il parvient à s’enfuir et s’installe en 1941 avec sa famille aux États-Unis. » entre temps Erwin Blmenfeld et sa famille sont passés par les camps d’internement où il a continué à photographier.  Dès lors il deviendra « l’un des plus grands et plus influents photographes du monde. Expérimentant sans relâche de nouvelles techniques, afin de faire ressortir « l’invisible transparence des corps » ». « Son studio saturé de lumière, unique à cette époque, lui permettait de parvenir à cette évanescence » qui le caractérisait particulièrement. Erwin Blumenfeld a été aussi le photographe du dépouillement devenant après la seconde guerre mondiale leader de la « photographie imaginative »  Parmi les clichés exposés on remarquera notamment outre des photographies intimes, celles de portraits à la manière de peintres tels que Raphaël, Botticelli, Toulouse-Lautrec…

Pour les experts « Erwin Blumenfeld élèvera la photographie de mode au rang d’œuvre d’art en se livrant à toutes les expériences, notamment dans le domaine de la couleur, qu’il sature, filtre, fragmente, solarise et colle ton sur ton. » 

 

(*) La photographie illustrant cet article figurant dans l’exposition sans titre est celle sur la Tour Eiffel de Lisa Fonssagrives pour Vogue, Paris, 1939.

71, rue du temple (3e) – Mardi, mercredi, jeudi, vendredi : 11h00-18h00 – Samedi et dimanche : 10h00-18h00

Sources:  Le Figaro du 22-23 10 22, Supports de l’exposition du Mahj.  Arts in the City.

 

 

 

 

 

 

 

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