Le Parisien du 06 janvier, sous la plume de Candice Rousseau, vient d’annoncer sous le titre « Un « climat anxiogène » : Paris veut réguler les klaxons et sirènes, pour un peu plus de tranquillité » que les élus venaient ENFIN de se pencher sur le sujet du bruit intempestif des klaxons et des sirènes « après une étude pionnière réalisée au niveau de la porte d’Asnières (XVIIème)… » . lls viennent de voter « … lors du dernier Conseil, une subvention de 20 000 euros pour effectuer des relevés similaires dans quatre autres arrondissements de Paris particulièrement exposés aux bruits des avertisseurs sonores. »
Voilà une décision qui répond à une problématique que nous avons dénoncée à maintes reprises dans nos articles. Ces sirènes au son strident qui la nuit passent dans nos rues souvent étroites réveillant l’ensemble des habitants. Or la mise en route du gyrophare sans le son aurait suffi à avertir les autres automobilistes en particulier au passage des croisements et des feux tricolores. La mairie intègre dans son étude le bruit des camions et des motos mais les sondages auprès des habitants démontrent que « 25 % estiment même qu’ils sont la principale source de désagrément quant aux bruits générés par les transports, avant le vrombissement des moteurs par exemple. » Selon le Parisien il est souligné pourtant que « la Ville de Paris a inscrit dans son plan d’amélioration de l’environnement sonore 2021-2026 une action visant à réduire la gêne occasionnée par les sirènes et klaxons« . Force est de constater que depuis 2021 l’usage intempestif des sirènes et des klaxons n’a pas changé. Il reste donc une année pour apporter des solutions et percevoir peut-être des progrès.
En quoi consiste l’étude annoncée ?
En lien avec Bruitparif, des méduses-radars sonores (voir photo illustrant l’article) vont être mises en place dans plusieurs arrondissements de la rive gauche afin d’objectiver ces nuisances sonores. Selon les premiers relevés effectués par les deux méduses installées dans le XVIIe arrondissement « les coups de klaxon représentent environ 12 % du bruit ambiant sur place, avec en moyenne 618 séquences de deux secondes par jour« . Un des radars est pédagogique dans la mesure où il indique le niveau sonore généré par le véhicule. Toutefois il apparait que « ce sont bien les sirènes qui décrochent la palme puisqu’elles contribuent en moyenne à 42 % du bruit ambiant, avec des pics pouvant dépasser les 50 % certains jours ouvrables. En moyenne, 90 occurrences ont été enregistrées chaque jour au croisement de la porte d’Asnières, soit l’équivalent de 27 minutes en cumulé. « Certains jours, on peut en dénombrer plus de 100, ce qui représente plus de 40 minutes d’apparition cumulées », statue le rapport. » 72% des occurrences totales sont le fait de véhicules de police. » Viennent ensuite les véhicules de pompiers (13 %), le Samu (6 %), les ambulances (5 %) et la gendarmerie (5 %)« .
La préfecture police dispose de ces données et travaillerait à l’établissement d’un plan pour une utilisation mesurée des sirènes rappelant au passage à ses policiers le « respect absolu des règles d’usage des avertisseurs spéciaux ». Est-ce que tous les fonctionnaires de police se conforment aux instructions du préfet de police ? Il semblerait que non puisque les habitants continuent à se plaindre de certains abus affirmant que certains agents lancent leur sirène pour rentrer plus vite au commissariat ? Des sanctions seraient prévues en cas de flagrance…
Excepté la nuit, il faut reconnaître que les véhicules d’urgence qui doivent agir très vite (pompiers) ou transporter des patients (ambulances privées, SAMU…) sont obligés de mettre en marche leurs sirènes dès que le trafic routier est dense assorti d’embouteillages nombreux occasionnés par les restrictions de plus en plus nombreuses décidées unilatéralement par la mairie de Paris.
Est-ce que ces radars sonores vont à terme permettre de régler le problème ? Nous osons le croire, tout en restant dubitatifs !