Petite histoire de la bibliothèque de l’Arsenal

La bibliothèque de l’Arsenal, proche de la caserne de la Garde républicaine du boulevard Henri IV, est intégrée à la Bibliothèque Nationale de France. Elle occupe l’emplacement l’ancien Arsenal de Paris fondée par Louis XII fortement agrandi par François Ier et reconstruit en 1600  par le duc de Sully grand maître de l’artillerie.

Sous Louis XIII, les appartements aménagés pour le maréchal de la Meilleraye viennent compléter le luxe de ce lieu qui va perdre progressivement sa fonction militaire. L’endroit va également servir de fonderie pour l’ensemble des statues du jardin de Versailles.

L’édifice sera élargi au début du XVIIIe siècle par le célèbre architecte Germain Boffrand à qui l’on doit l’Hôtel de Soubise.  Il s’agissait de créer un nouveau corps de logis plus moderne pour le duc du Maine (1670-1736), fils légitimé du roi et de Madame de Montespan. Par manque de financement, ce n’est qu’en 1745 que l’architecte Antoine-Nicolas Dauphin  (1713-1784),logé in situ, terminera l’aménagement d’une série de salons dont le décor harmonieux et élégant est toujours en place.

L’ancienne résidence des grands maîtres de l’artillerie visible aujourd’hui fut aussi occupée par le marquis de Paulmy d’Argenson (1722-1787). Ce dernier, gouverneur de l’Arsenal et bailli d’épée de l’artillerie de France (la charge de grand maître de l’artillerie fut supprimée en 1755) disposait de 41 pièces au premier étage, et 31 pièces et cabinets au deuxième étage. De quoi  loger sa riche collection encyclopédique unique de plus de 100 000 livres.

Epargnée de justesse à la Révolution, la bibliothèque fut rachetée par le comte d’Artois, futur Charles X, puis transformée en bibliothèque publique en 1797. Elle était devenue par décret bien national en 1792 et fut choisie pour y recevoir les archives de la Bastille dont les registres d’écrou des détenus et des livres provenant de plusieurs abbayes parisiennes.et les archives parlementaires constitué des imprimés officiels de l’Assemblée nationale à partir de 1789.

Aujourd’hui outre ces archives mentionnées et les 150 000 titres périodiques et 250 revues, l’endroit « offre à la consultation plus d’un million de documents : livres, revues, manuscrits (15 000), estampes (100 000), cartes et plans (3 000), partitions de musique… (NDLR: 150 000 volumes sont antérieurs à 1880)… Riche de son passé littéraire, elle marque aujourd’hui une prédilection pour la littérature et l’histoire. Elle conserve également des fonds variés, tels …le fonds José-Maria de Heredia (*), le fonds saint-simonien, le fonds Lambert consacré à Huysmans, la collection du typographe Ladislas Mandel ou encore les archives de Georges Perec et de l’Oulipo. La Bibliothèque, qui a reçu en 2012 le label « Maison des illustres », est ouverte aux visites. Elle organise de nombreuses conférences, expositions ou concerts en lien avec ses fonds« .  Quant à la politique d’acquisition elle porte sur la littérature française allant du XVIe au  XIXe siècles.

En 1977, la bibliothèque de l’Arsenal est devenue un département de la Bibliothèque nationale rebaptisée Bibliothèque nationale de France en 1994. Longtemps délaissé, le terre plein devant la bibliothèque a été aménagé, il est parsemé de jolis bacs plantés apportant une touche végétale bienvenue.

(*) ancien bibliothécaire de l’Arsenal

1, rue de Sully  (ex 4e) . Visite sur réservation  Lundi 14h00-19h00, du mardi au vendredi (sauf fériés) 10h00-19h00, samedi jusqu’à 18h00.

La photo illustrant l’article est signée Thierry Ardouin/Tendance Floue – BnF

Sources : Wikipédia et BnF

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