Depuis quelques jours, ainsi que nous l’avons nous-mêmes signalé à plusieurs reprises dans notre blog, des articles fleurissent dans la presse et nombre de médias sur les trottinettes devenues un sujet brûlant. Il est vrai, comme nous le soulignions dans notre article du 28 septembre 2022 , l’anarchie est telle avec ces engins et la dangerosité si évidente que beaucoup d’élus (à quelques exceptions près) ne savent plus très bien comment régler le sujet autrement qu’en les interdisant dans leur ville.
Le gouvernement conscient du désordre ainsi produit devrait publier prochainement un cadre national pour réglementer leur utilisation. il ne faudrait pas cependant que les mesures qui seront prises, on peut le craindre, soient juste cosmétiques (meilleure visibilité des engins, âge minimum pour la conduite portée de 14 à 16 ans…). Seule la mairie de Paris, ne souhaitant pas trancher elle-même la question de la suppression ou non des trottinettes et éviter de se renier ce qu’elle a promu haut et fort (« déplacement appelé par abus de langage « doux »), a cru préférable de lancer un référendum. Un mode de consultation que les Parisiens auraient aimé bénéficier pour d’autres sujets, bien plus importants, comme par exemple la fermeture à la circulation automobile des quais et de la rue de Rivoli, la tenue à Paris des jeux olympiques et d’autres sujets qui ont créé polémique …
Compte tenu de ce qui se passe et ce que subissent les habitants, des voix s’élèvent aujourd’hui dans la capitale, elles critiquent la légèreté avec laquelle nos édiles ont mis en place les trottinettes qui n’ont, à l’évidence, pas fait l’objet d’étude d’impact ni d’une plan stratégique suffisamment construit. Les trottinettes souvent perçues comme un jouet par les utilisateurs sont en réalité pour nos édiles ont été présentés comme le complément, voire l’accessoire du plan vélos. Accessoire d’importance puisque 15 000 de ces engins sont en en libre service (ou « free floating » ) à Paris, nombre auquel il faut ajouter toutes les trottinettes appartenant à leurs utilisateurs et dont il est difficile de connaitre le total. Il ne faut donc pas s’étonner de la situation à laquelle nous sommes arrivés et les élus s’en mordent les doigts tant les comportements dangereux et interdits, c’est-à-dire les entraves faites aux piétons, aux automobiliste et aussi aux cyclistes pourtant non exempts de reproches, sont légion. Le danger déjà élevé de ces engins est même décuplé la nuit car les trottinettes sont alors empruntées par ceux qui sortent des bars et des boîtes de nuit malheureusement trop souvent alcoolisés et drogués.
Le Figaro daté du 10 mars dernier signale, dans un article signé par Angélique Négroni, la mort en France de 34 conducteurs de trottinettes en 2022, ainsi que 600 blessés, contre 10 qui se sont tués et 200 blessés en 2019 sachant que la plupart des chutes ne seraient d’ailleurs pas comptabilisées. Un observatoire national de l’accidentologie est en cours d’élaboration à l’Hôpital Georges Pompidou dans le but d’adapter les équipements. Il reste qu’au lieu de trancher en faveur de l’interdiction des trottinettes et de reconnaître son erreur de les avoir autoriser, la Maire de Paris a préféré opter pour le référendum. C’est particulièrement regrettable!