La nouvelle est tombée, il y a peu, l’un des deux sarcophages retrouvés grâce aux fouilles menées dans le sous sol de Notre-Dame serait vraisemblablement celui du célèbre poète Joachim du Bellay (1522-1560) mort de tuberculose, l’autre étant celui d’un chanoine décédé plus tard.
Cette révélation vient nous rappeler que les travaux de restauration de Notre-Dame ont été l’occasion de mener des fouilles durant 5 ans. Force est de constater malgré le drame que nous avons tous vécu que celui-ci a été une véritable opportunité pour les archéologues… Le bilan dressé récemment par l’Institut national d’archéologie préventive (Inrap) qui s’est intéressé au sous sol intérieur et extérieur de la cathédrale peut se résumer en un point, la connaissance de l’histoire de l’édifice est dorénavant plus précise. Les découvertes ont été multiples et débordent sur ce qu’était Lutèce puis le Paris médiéval (soit 2 000 ans d’histoire).
La cinquantaine d’heureux intervenants qui ont travaillé sur ce chantier, impensable avant le drame de 2019, ont recueilli des données qui vont pouvoir être exploitées sur les 15/20 ans à venir… Citons parmi les « trouvailles », les vestiges d’une cuisine d’une bâtisse du Ier siècle, avec ses céramiques et son charbon de bois…, ceux d’un édifice d’environ 30 m de longueur datant de l’époque carolingienne construit en arrêtes de poisson, et d’autres encore. Le jubé construit au XIIIe siècle qui séparait à l’origine la nef du chœur démoli au XVIIIe siècle a lui aussi été retrouvé avec ses statues gardant de traces de polychromie (voir photographie de l’Inrap illustrant l’article), mais le puzzle est immense (1 000 fragments récoltés). Cet ensemble est suffisant pour procéder à un montage numérique que découvrira le public le moment venu.
L’Inrap a indiqué que ce sont environ 100 sépultures (sur les 400 personnes qui auraient été inhumées) membres du clergé et laïcs confondus qui ont été découvertes (le sous sol de Notre-Dame n’ayant pas été entièrement exploré). Les analyses post fouilles (l’Inrap se faisant aider par d’autres organismes comme le CNRS) vont se poursuivre afin de savoir plus précisément qui étaient ces personnes.
Si une partie des découvertes seront présentées cet hiver au musée de Cluny, elles rappellent le besoin d’un musée de l’œuvre de la cathédrale, avancé à plusieurs reprises depuis l’incendie, et la possibilité de l’installer dans les locaux vacants de l’Hôtel Dieu. Dans le contexte difficile que nous connaissons où chacun joue sa partition toutes les parties prenantes se mettront elles d’accord pour réaliser ce projet ?
Source: Bilan établi par l’Inrap sur son site