Quel avenir pour le parvis de Notre Dame?

Chacun sait que le parvis de Notre-Dame doit faire l’objet d’un réaménagement.

La Maire de Paris vient de rendre publique la liste des 4 équipes pluridisciplinaires composées  d’urbanistes paysagistes et architectes finalistes (39 concouraient) qui devront proposer un projet moins restructurant que celui de Dominique Perrault dans le cadre de la mission lancée par François Hollande en 2015 et qui avait créé polémique. Le lauréat sera choisi en juin 2022 pour un début des travaux en 2024.

Le choix définitif répondra à un processus spécifique où par deux fois les équipes retenues devront exposer leur projet devant un jury composé d’élus, de représentants du diocèse, de l’Etat et d’experts. Serait aussi représentée la « société civile », mais peu d’explications filtrent sur ce plan.

Ce dossier est d’importance à plusieurs titres. Tout d’abord, il sera l’écrin et le lieu par lequel tout un chacun découvrira la cathédrale qui est l’objet d’une attention, voire d’une vénération toute particulière, tous pays confondus depuis l’incendie d’avril 2019. I n’est plus question semble-t-il de choquer. La surface concernée est de 4 ha, puisqu’en sus de l’esplanade proprement dite qui s’étend jusqu’à la pointe de l’Ile de la Cité,  sont concernés la crypte archéologique,  la rue du Cloître Notre-Dame, le quai de l’Archevêché et les quais de Seine (haut et bas), ainsi que les squares Jean XXIII et Ile de France.

Le projet auquel seront alloués les 50 M € de dotation annoncés par la Maire de Paris dès le lendemain de l’incendie, est donc confié à des équipes qui ne comprennent pas dans leurs rangs de « divas de l’architecture » et la mairie a laissé entendre qu’elle ne souhaitait aucun heurs avec le diocèse. Une grande avancée. Quant au futur chantier ? Le cahier des charges n’est pas connu et doit encore être finalisé. Nous savons que le diocèse préconise de laisser cet espace largement ouvert s’agissant d’un lieu vivant en arguant du nombre de visiteurs (12 millions) et de célébrations (2 300 par an).

Parallèlement la cathédrale est enfin complétement mise hors d’eau, consolidée et sécurisée avec la pose de cintres en bois supportant les voûtes et arcs-boutants. Le fameux échafaudage en métal qui avait fondu a disparu. Les premières opérations consisteront à nettoyer les murs et les sols de l’intérieur de l’édifice. De nombreux appels d’offres sont encore en cours d’élaboration. L’idée qui prévaut au sein de l’équipe de l’établissement public qui dirige cette restauration est de faire travailler le plus grand nombre d’entreprises dans les métiers du patrimoine, nécessitant d’attribuer une centaine de marchés publics.

De son côté le diocèse qui avait créé polémique en annonçant son souhait de s’orienter sur des choix de mobilier résolument contemporains poursuit son analyse et travaille sur les aménagements intérieurs en se focalisant sur la lumière et un nouveau parcours liturgique. Il est question de bancs lumineux (?).  Autre choix difficile, trouver les meilleurs endroits pour exposer les mays, ces fameux tableaux offerts au cours du XVIIe siècle par la corporation des orfèvres.

L’orgue qui a été démonté est en cours de restauration. L’orgue de chœur qui a pris l’eau devra lui aussi être restauré.

Citons enfin ce qu’a annoncé sous forme de communiqué la mairie à propos de cette restauration en réponse à une question sur la ligne directrice qui présidait ce projet de réaménagement ? « L’ambition de la Ville est claire : nous voulons redonner toute sa beauté à la cathédrale, mieux la mettre en valeur pour mieux la révéler, dans le respect de l’histoire du lieu, de ce legs patrimonial exceptionnel, tout en l’inscrivant pleinement dans le 21e siècle« . Pour le parvis, il « devra retrouver une dimension de place parisienne du quotidien » estime la mairie. « Le nouvel environnement de la cathédrale doit non seulement participer au retour des touristes, mais également plaire aux Parisiens« . Acceptons en donc l’augure même si l’on retrouve la communication habituelle autour de ce projet « consultation citoyennedialogue compétitif… illustrer la variété des points de vue pouvant exister« , notamment des « population parisienne et Grand parisienneun collège de citoyens et d’associations doit être intégré au jury final qui aura la lourde charge de sélectionner l’équipe lauréate d’ici à l’été 2022« . Et surtout pour une fois essayons d’oublier dans ce projet la mise à disposition d’ espaces pour les bars et les terrasses dont notre capitale regorge tant et plus.

 

 

 

 

 

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