Rétrospective Elsa Schiaparelli au musée des Arts Décoratifs

Quel plus grand éloge pour l’artiste de la haute couture que fut Elsa Schiaparelli de caractériser son art par cette affirmation   » elle demeure d’une modernité intacte !« 

L’exposition « Shocking ! Les mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli »  regroupe 577 œuvres dont 212 costumes et accessoires de mode, mis en regard de 365 peintures, sculptures, bijoux, flacons de parfum, céramiques, affiches et photographies signées des plus grands noms d’artistes de l’époque. « Cette grande rétrospective met également en lumière l’héritage du style Schiaparelli avec des silhouettes interprétées par de célèbres couturiers lui rendant hommage : Yves Saint Laurent, Azzedine Alaïa, John Galliano, Christian Lacroix. Daniel Roseberry, directeur artistique de la maison Schiaparelli depuis 2019, interprète l’héritage d’Elsa Schiaparelli. » scénographie poétique et immersive confiée à Nathalie Crinière.

Nombre d’artistes coopèrent avec cette italienne devenue une grande parisienne (Giacometti sculpta par exemple des boutons) amie de Picabia, de Marcel Duchamp, le groupe des dadaïstes, Jean Cocteau et Paul Poiret qui la poussera vers la mode et la coopta dans ce milieu fermé de la haute couture.

Elsa Schiaparelli est née en 1890, à Rome dans une famille de savants et de lettrés. Son père est bibliothécaire de l’Accademia dei Lincei installée dans le palais Corsini de style baroque où est logée la famille. La bibliothèque dont est responsable son père (un spécialiste reconnu du monde islamique médiéval) a été en partie fondée par Galilée. Un cousin égyptologue est devenu le 1er conservateur de l’important musée d’antiquités égyptiennes de Turin. Un oncle astronome a été le 1er à décrire en détail la surface de Mars. Dans un tel environnement familial il était difficile de ne pas côtoyer à New York puis à Paris où elle s’installa les artistes d’alors.

Sa boutique était installée 21, place Vendôme où se trouve actuellement la maison Dubail. Fantaisie et audace caractérisent ses réalisations souvent qualifiées d’avant-gardiste par « l’utilisation  de matériaux étonnants comme le Rodhophane (un plastique transparent), le métal ou la porcelaine de Sèvres. On lui doit aussi l’incontournable “Rose shocking”, sa nuance de fuchsia devenue une couleur à part entière, et dont le titre de l’exposition fait allusion.« 

Ses portraits réalisés par Man Ray (« coiffée d’une perruque platine et crantée, le visage penché sur la main en bois d’un mannequin…telle une statue songeuse devant l’objectif… ») émaillent le parcours de l’exposition. Curieusement Elsa Schiaparelli ne dessine pas mais conçoit. Ses pièces les plus iconiques sont la robe Homard de 1937 (reproduite pour illustrer l’article) qui fut portée par la duchesse de Windsor et la robe squelette de 1938. Elle a aussi habillé les stars les plus connues de son temps, telles Greta Garbo ou Katharine Hepburn.

A noter que le musée possède un fonds important de documents et pièces léguées par l’artiste.  

 

107, rue de Rivoli

Jusqu’au 22 janvier 2023. Les mardi, mercredi,vendredi samedi et dimanche de 11h à 18h00. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h00

 

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