« Revoir Cimabue. Aux origines de la peinture italienne »

Certains se souviennent du Crucifix , une des œuvres majeures de Giovanni Cimabue (1240-1302) exposée à Santa Croce endommagée comme d’autres pièces par les inondations exceptionnelles provoquées par l’Arno à Florence en 1966. La restauration durera 9 ans!

Une première assez exceptionnelle est annoncée par le musée du Louvre en exposant, à compter du 22 janvier, cet artiste du XIIIe siècle qui a été un modèle pour Giotto, né à Florence te mort à Pise. Cet événement est la conséquence de la restauration d’une de ses peintures, la Maestà (*) et de  » l’acquisition d’un panneau inédit du peintre redécouvert en France en 2019 et classé Trésor national, La Dérision du Christ » (voir photo illustrant l’article).  Cette exposition « en réunissant une quarantaine d’œuvres, ambitionne de mettre en lumière l’extraordinaire richesse et la nouveauté incontestable de l’art de Cimabue.« 

Premier « à ouvrir la voie du naturalisme dans la peinture occidentale, en cherchant à représenter le monde, les objets et les corps tels qu’ils existent » Cimabue invente une nouvelle peinture (« espace tridimensionnel, des corps en volumes et modelés par de subtils dégradés, des membres articulés, des gestes naturels et des émotions humaines« ).

Cette « rétrospective » a l’avantage de rappeler le contexte de la peinture en Toscane au milieu du 13e siècle, à Pise en particulier. La « Mesta » restaurée est très commentée durant ce parcours. Une attention particulière est à porter « autour du diptyque de Cimabue, dont le Louvre réunit pour la première fois les trois seuls panneaux connus à ce jour… œuvre aux coloris chatoyants  » mis en regard d’une autre Maesta, celle de Duccio, un chef-d’œuvre de la peinture siennoise du Trecento.

Est aussi présenté dans cette exposition Saint François d’Assise recevant les stigmates de Giotto, « destiné au même emplacement que la Maestà du Louvre, le tramezzo (la cloison qui sépare la nef du chœur) de San Francesco de Pise, et peint quelques années après par le jeune et talentueux disciple de Cimabue. »

La présentation de l’exposition événement par le Louvre conclut «  À l’aube du 14e siècle, Duccio et Giotto, tous deux profondément marqués par l’art du grand Cimabue qui s’éteint en 1302, incarnent désormais les voies du renouveau de la peinture.« 

A voir absolument!

(*) Tableau figurant dans une église  de Pise et confisquée par Napoléon. Elle ne fut pas restituée compte tenu de sa grande dimension afin de ne pas l’abîmer.

 

Aile Denon. Salle Rosa. Jusqu’au 12 mai 2025. Il est conseillé de réserver à l’avance. Des conférences sont annoncées (consulter le site du Louvre pour réservation préalable)

Horaires :9h00- 18h00 sauf mardi. Nocturne jusqu’à 21h00 les mercredis et vendredis.

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