A plusieurs reprises sur ce blog nous avons attiré l’attention sur le budget participatif mis en place par la mairie de Paris depuis plusieurs années. Nous avons à la fois critiqué son aspect peu participatif contrairement à son nom, le faible nombre de votants au regard de la population concernée, la possibilité de voter de multiples fois pour le même projet. Nous nous étonnions aussi du le nombre très élevé de projets, un saupoudrage qui aboutissait à voir fleurir des projets de peu d’intérêt et limitait l’acceptation de projets plus ambitieux en raison d’un budget unitaire contraint. Par ailleurs nombre de projets acceptés n’ont pas vu le jour ou ont été réalisés bien des années après leur acceptation. Enfin malgré cet habillage « participatif » des dossiers soumis, c’est à la ville qu’il revient en dernier ressort d’accepter ou de refuser un dossier voire de l’amender dans un sens non souhaité par les initiateurs.
Alors pourquoi « amuser le peuple » de cette manière, façon gadget ? La pandémie a l’an dernier, sans doute à propos a empêché une nouvelle édition de ce budget participatif. Cette année, les élections municipales passées, l’équipe toujours en place revient avec une mouture qui tient compte d’une partie des critiques qui ont été émises et que nous n’étions pas les seuls à mettre en exergue.
La mairie prend soin toutefois dans sa communication de rappeler que ce budget spécifique représente 5 % du budget d’investissement de la Ville, avant d’annoncer les principaux changements apportés à l’édition 2021 qui a démarré le 4 février (pour déposer les projets « citoyens » NDLR: pourquoi ajouter ce qualificatif ?) et pour laquelle le vote est prévu à l’automne.
Une excellente chose est d’inscrire désormais les propositions dans des thématiques pré déterminées (cette année celle choisie est « Imaginer le Paris de demain »)et chaque arrondissement dispose d’un budget participatif propre. Il n’y aura plus non plus « surabondance de projets lauréats qui embouteillent les services de la ville et rendent difficiles leur mise ne œuvre, aussi le nombre de projets sera t-il limité (2 à 5 par arrondissement avec toujours cette volonté affichée de favoriser les quartiers dits « populaires « ) » soit au total 57 pour l’ensemble des arrondissements et 2 dédiés à Paris. Le coût de fonctionnement induit des projets sera pris en compte dans le choix. Fini aussi le mode de scrutin pour choisir les projets, il sera fondé, à en croire ce qui est mentionné, sur une méthode émanant de chercheurs du CNRS, la méthode baptisée de la « meilleure médiane« …. un « système de jugement majoritaire » où une appréciation des dossiers sera donnée. » Pour l’emporter, un projet doit non seulement engranger des voix mais surtout recueillir une appréciation la plus favorable possible… Avec ce système, seuls les projets les plus consensuels l’emporteront désormais. » Il sera possible de voter contre un projet et cela est une autre évolution. Enfin les votants, afin de ne pas pouvoir voter plusieurs fois, devront se munir d’une carte ad hoc délivrée par la mairie.
Nous jugerons avec intérêt les résultats de ces évolutions qui sont dans un sens plus respectueux des Parisiens qui rappelons-le une novelle fois sont les pourvoyeurs par leurs impôts des fonds ainsi distribuées « généreusement » par la mairie.
Le calendrier communiqué par la mairie de Paris pour cette opération est le suivant :
- Du 4 au 28 février 2021 : dépôt des projets sur le site internet du budget participatif.
- Entre 1er et le 26 mars : examen de la recevabilité des projets déposés.
- Automne 2021 : trois semaines de vote pour élire les meilleurs projets retenus.