Mobilisation pour le maintien de l’école de la rue des Archives

Lors du café organisé samedi 6 février par le Maire de Paris Centre, ce dernier a évoqué la fusion des écoles Archives et Moussy et donc du poste de directeur dès la rentrée 2021. Ce changement fait réapparaitre l’éventualité d’une fermeture de l’école des Archives à la rentrée 2022. La baisse du nombre d’enfants en serait la raison compte tenu d’une part de la nouvelle sectorisation qui a fait diminuer le nombre d’élèves rue des Archives, mais aussi et ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, la modulation des allocations familiales en fonction du revenu. C’est-à-dire la baisse de leur montant, pour une part significative des ménages, qui a résulté de la loi proposée par le gouvernement Valls en 2015 et commence à produire ses effets à l’école. Notre système d’aide unique en Europe et qui faisait de la France une exception en matière de taux de natalité comparé à ses voisins a été de la sorte « dézingué ».

Ne nous étonnons donc pas d’en subir les ravages aujourd’hui. D’autant qu’à Paris la difficulté de se loger, l’effet « location saisonnière » et la politique du logement social qui a négligé les logements intermédiaires n’ont fait qu’accentuer le phénomène. avec en prime des Parisiens plus nombreux chaque année qui quittent la capitale en raison, outre la question du logement, de la vie insupportable due aux nuisances qu’ils doivent subir se traduisant par le bruit la nuit, la pollution, les incivilités, l’insécurité et la malpropreté auxquelles les discours angéliques, aseptisés  et se voulant rassurants des élus municipaux n’apportent aucun remède.  A toutes ces raisons est venue de surcroit s’ajouter la pandémie de la Covid et ses conséquences sans doute dramatiques en matière de natalité (selon l’institut Max-Plank, -1,8 % de baisse des naissances en 2020 en France, soit le taux le plus bas depuis 1945 et après déjà 6 années consécutives de recul…).

Avec 3 000 élèves en moins par an depuis plusieurs années et probablement davantage dans les prochaines années les suppressions de classes et les fermetures d’écoles à Paris vont continuer. Le temps où certains élus du Centre se targuaient d’ouvrir écoles et crèches dans leur arrondissement fera bientôt partie d’un passé révolu. Certes la société évolue et le nombre moyen d’enfants pas famille est faible, les mères accouchent aussi plus tard. Mais que l’on ne dise pas que les enfants de migrants étant systématiquement inscrits, ils compenseront les baisses constatées car il est prouvé que ces derniers bougent et ne restent pas longtemps. De même affirmer que  la fuite vers les écoles privées est responsable en partie du phénomène ne tient pas car l’entrée dans ces établissements ne se fait pas dans le primaire mais après. L’autre argument consistant à rappeler qu’avec davantage de mixité sociale on résoudrait cette problématique est aussi un non sens car ce n’est pas de cette manière que le taux de natalité remontera.

La conséquence pour les quartiers concernés par ces fermetures, comme ceux du centre particulièrement touchés déjà (écoles rue Etienne Marcel, Rue Saint-Martin, regroupement d’école près de la place des Vosges  …), est désespérante pour bien des habitants. Les parents ne cachent pas les difficultés scolaires que rencontrent leurs enfants – difficultés aggravées  par la pandémie – qui se retrouvent dans des classes avec un effectif plus important inadapté aux plus fragiles. Ils voient également les quartiers modifiés car les commerces classiques ferment et sont remplacés par des boutiques pour touristes.

S’il est difficile d’aller à l’encontre de la baisse des naissances, l’équipe municipale se doit d’analyser profondément toutes las causes de ce mouvement de fond de baisse des effectifs scolaires et en tirer les conclusions afin de revoir sa politique. Des familles quittent en  nombre Paris qui voit sa population vieillir, ce n’est pas normal.

C’est dans ce contexte que les parents d’enfants scolarisés rue des Archives se mobilisent contre la probable disparition de l’école, ils ont mis en ligne dans ce cadre une pétition

Il existe aussi un compte Twitter qui peut être consulté.
NDLR: A la suite de cette mobilisation le rectorat a fait savoir qu’il suspendait le projet de fusion des deux écoles.  

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