Le plan de relance de l’activité économique annoncé par la ville de Paris

Nous avions alerté il y a quelques mois le Maire de Paris Centre et Olivia Polski l’adjointe de la Maire de Paris en charge du commerce, de l’artisanat, des professions libérales et des métiers d’art  sur l’impérative nécessite de mettre en place un plan d’aide financière et de soutien digne de ce nom pour sauver l’économie de la capitale. Nous avions proposé quelques mécanismes en insistant pour que ces mesures soient en sus de celles apportées par l’Etat quitte a réduire le montant énorme des subventions allouées chaque année par l’équipe municipale aux associations.

Bien que nous n’ayons pas reçu de réponse à nos propositions, malgré des relances, nous sommes ravis de constater qu’elles ont du être pour partie prises en compte puisque la mairie vient d’annoncer un plan de relance  « Paris s’engage pour la relance de l’activité économique« , les détails étant donnés sur son site paris.fr 

Que faut-il retenir de ces mesures ?

La mairie a pris conscience que la capitale est plus touchée que d’autres villes en raison de « l’importance des secteurs du tourisme, de la restauration, de la culture, des petits commerces ou encore des services de soutien aux entreprisesL’activité s’est ainsi contractée de 10 %, contre 8 % à l’échelle nationale ; et le taux de chômage a bondi de 15,7 % avec près de 38 600 emplois salariés détruits. »

C’est ainsi qu’est créée une société foncière qui aura pour rôle de racheter temporairement des actifs (murs et fonds de commerces) pour « permettre aux commerçants d’avoir des liquidités pendant la crise, avec une option de rachat une fois la crise passée ». Dans ce cadre ce sont surtout les hôtels et restaurants qui sont visés. Ce système a déjà été éprouvée par la passé pour réduire dans certains quartiers du centre la mono activité et faire revenir des commerces de bouche et diversifiés. Le coût de cette mesure n’a pas été chiffré.

Un accompagnement spécifique des entreprises est annoncé pour « leur développement économique et leur attractivité ; la transition écologique et numérique ; l’emploi, l’enseignement et la formation. »  Ce point reste assez flou et mérite d’être davantage explicité. Là encore aucun coût n’est mentionné. Parallèlement un observatoire de l’activité et de l’emploi parisien  est constitué (notes de conjoncture périodiques, indicateurs de sorte à pouvoir anticiper les évolutions), ce que produit aussi l’INSEE.  
Une réforme de la procédure des commandes publiques émanant de la ville de Paris est mise sur pied de façon à « offrir plus de débouchés pour les TPE/PME et les structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) francilienne. »  Cela signifie si l’on se réfère aux explications communiquées que « la ville prend l’engagement sur la  mandature que 9 prestataires de la Ville sur 10 devront être des PME/TPE ou des acteurs de l’économie sociale et solidaire. »  Il importe là encore de connaitre les modalités précises de cette évolution. pour connaitre la manière de parvenir à ce résultat. 
La ville fait état ensuite des1,4 Mds€ qu’elle investira en 2021,  ce qui « fournira des débouchés indispensables pour soutenir l’activité des entreprises« .  En fait il s’agit de mettre en exergue ce qui a déjà été annoncé à savoir « la transformation durable de la ville, notamment la végétalisation des Champs-Elysées ou de la porte de la Chapelle, la baignade dans la Seine en vue des JOP 2024, ou encore la création de nouvelles pistes cyclables sur tout le territoire. » Il n’y a pas dans ce domaine de financements nouveaux apportés pour tenir compte de la pandémie et de ses conséquences, puisque ce programme avait été déjà annoncé lors de la campagne des municipales. 
Vouloir réaliser des économies d’échelle (logement, alimentation, énergie et accès à internet) fait aussi partie de ce plan municipal en redistribuant  du pouvoir d’achat car « à Paris, un habitant sur cinq vit dans le parc social », mais cela reste assez abscons. il est écrit que cette action se fera via l’ouverture de nouveaux sites des ventes VRAC (Vers un Réseau d’Achat en Commun ), ce qui permet aux habitants des logements sociaux d’accéder à des produits équitables et bio… Quel en sera l’impact sur les entreprises et les commerces parisiens qui seront exclus de ce circuit court… ?  En complément de cette mesure, il est proposé de porter la dotation du Fonds de solidarité pour le logement (FSL)  de 11 à 16 millions d’€ pour pouvoir » Maintenir les familles modestes et les jeunes dans leur logement  » et par ailleurs « réduire la facture d’énergie des familles du parc social de 15 % par an sur le prix de l’énergie. L’objectif est de libérer 120 euros par an et par foyer pour le pouvoir d’achat des locataires« . A ce titre « les trois bailleurs de la Ville vont unir leurs forces et passer un achat groupé d’énergie pour réduire les prix, grâce au volume« . 
Enfin sera offert un accès internet, TV, téléphonie fixe à 2€ par mois aux locataires du parc social qui le souhaitent. Quel sera le cout supporté par la ville ?
L’an passé un plan de soutien de 200 millions d’€ a été annoncé, il serait intéressant de connaitre la façon dont il a été utilisé. ce second plan est difficilement chiffrable la mairie a demandé que l’Etat y apporte sa part. En fait, est-on véritablement en phase avec le défi économique que pose à échelle parisienne la pandémie ? On peut en douter à la lecture des mesures  affichées et il serait de saine gestion une nouvelle fois qu’un suivi précis soit opéré et rendu public périodiquement aux parisiens qui sont au final sont les payeurs. 

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