5ème round municipal sur l’évolution du réglement des étales et des terrasses

Cette 5ème réunion de restitution de la concertation sur la modification du RET (Règlement des étalages et des Terrasses) organisée par la mairie de Paris réunissait 225 personnes, des organisations professionnelles, des associations de riverains et es Parisiens qui souhaitaient y participer. Olivia Polski qui présidait cette réunion était assistée de Frédéric Hocquard adjoint à la nuit et d’Anouch Toranian chargée de la vie associative, de la participation et du débat public.
L’animateur souligne que 27 contributions écrites (de professionnels et de riverains) ont été reçues et annonce « on est arrivé à des points d’avancée et d’accord ».
Olivia Polski rappelle que la  Maire de Paris souhaite soutenir les restaurateurs les bars et les cafés qui ont souffert alors qu’ils sont un « art de vivre, des lieux d’animation , de lien social » et  » un gros pourvoyeur d’emplois« ,  « Des restaurants en graves difficultés ne pourront pas rouvrir, la ville est en jeu !».  Anouch Toranian insiste sur les rencontres préalables avec les maires d’arrondissement qui ont précédé cette concertation qui entre dans le « pacte de gouvernance avec les Parisiens voulue par la Maire« . L’intervention de Frédéric Hocquard se résume par la nécessité du « droit à la fête, droit au repos, droit au sommeil ».
Deux représentants de la Direction de l’Urbanisme (DU) réexpliquent dans le détail les règles du RET actuel et les règles spécifiques accordées l’été dernier à la fin du 1er confinement (règles qui subsisteront jusqu’à l’adoption du nouveau RET en juillet) à l’occasion de la mise en place des terrasses éphémères. Il est rappelé que Paris compte 15 247 terrasses permanentes,  9 684 commerces avec terrasses et une surface moyenne de 16m2.  A cela s’ajoutent 9 684 terrasses éphémères dont 9 052 occupées et 80 voies piétonnisées temporairement. La DU souligne avoir effectué l’an passé 6 641 contrôles .
La DPSP énonce ses 3  niveaux de missions  d’intervention (assistance /conseil puis contrôle/sanction et enfin la phase amende) décrivant la progressivité des amendes et sanctions. Depuis janvier plusieurs dizaines de terrasses auraient été démontées en lien avec les services de la propreté.
La préfecture cite les types de sanctions qu’elle peut prononcer au regard du code de la santé publique, allant  de l’avertissement à la fermeture administrative. 247 fermetures administratives prononcées en 2019 (dont 61 pour nuisances sonores), 61 en 2020 (hors motif sanitaires).
D’autres intervenants « municipaux » ont énuméré les instances de régulation existantes …Toutes ces présentations ont malheureusement occupé l’essentiel du temps imparti sans donner des précisions sur le contenu du futur RET.
L’animateur résume ensuite ce qui a été dit et les points ressortis des réunions de concertation précédentes.
sur les terrasses, la sanctuarisation des places de livraison, taxis et PMR,  les chartes, les « cahiers d’inspiration », les horaires, la saisonnalité, le respect de l’environnement etc. etc…
La parole est donnée à Gilles Pourbaix  qui s’étonne de devoir s’exprimer sur un règlement dont on ne connait pas encore le contenu. Il insiste et rappelle l’opposition des habitants à la pérennisation des terrasses éphémères et aussi sa demande de prise en compte dans le RET du rapport de 2016 de l’inspection générale de la mairie de Paris, du PAVE… Il souligne qu’au vu de la multiplication actuelle des terrasses, la mairie est totalement dépassée pour assurer les contrôles. Enfin il demande à Olivia Polski (qui à l’évidence n’a pas apprécié) d’indiquer si le projet du futur RET sera communiqué et si elle peut adresser l’appel d’offre concernant l’agence de conseils retenue par la mairie pour organiser cette concertation sur le RET.
Droit au Sommeil s’interroge sur le pourquoi de vouloir augmenter le nombre de terrasses alors que Paris compte, un record,  1 m2 de terrasse autorisée pour 15 habitants!!
Les représentants de la profession ont demandé que les « professionnels soient exemplaires » et qu’il fallait sanctionner ceux qui ne respectaient pas les règles.  Pour eux « les terrasses c’est  la vie… Il ne faut surtout pas faire la chasse aux terrasses mais plutôt arriver à vivre ensemble ». Plusieurs interventions anecdotiques (Mieux manger, Noctambules Usagers, Culture Babar, SNEG… ) ont été faites ensuite.
Les questions posées par écrit  sont regroupées par grands thèmes. Sur le cadre de vie et l’esthétique Olivia Polski répond  qu’il importera de « faire respecter le cadre du RET » et Frédéric Hocquart souligne «l’effort fait en matière d’installation des méduses » pour mesurer le bruit mais ajoute t’il aussitôt « ce sont des outils de médiation et  de régulation, non des radars automatiques pour appliquer des amendes »!
Au final cette présentation ne fut pas une concertation mais un bis repetita de ce que nous savions déjà . Nous avons juste appris que des évolutions apportées a à l’application « dansmarue » vont permettre dès le 19 mai de mieux déclarer les abus de terrasses. Quant aux terrasses qui n’ont plus rien « d’éphémères » elles devraient être sans toit, sans barnum (mais les parasols seraient autorisés), sans installation électrique et « mieux encadrées avec le régime de l’autorisation« .  Les horaires existants ont de fortes chances d’être maintenus mais il faudra les faire respecter… Les demandes de piétonisation temporaire de rues seront examinées avec soin comme l’an passé. La mairie a agité, sans doute en réponse aux craintes des riverains, la mise en place d’une panoplie de sanctions graduées mais nous ne sommes pas dupes de cette nième pirouette.  Elle a aussi annoncé le démarrage d’une concertation sur le plan bruit pour l’automne. Quant aux riverains il y a peu de chances qu’ils soient intégrés dans les instances de régulation  La DPSP s’est engagée à ce que tout signalement soit suivi (pas forcément instantanément) par une visite de ses agents! Elle devrait renforcer ses effectifs de soirée et de nuit aujourd’hui très insuffisants.
Il est certain, alors qu’ Olivia Polski rappelle que les terrasses parisiennes pourraient être classées au patrimoine immatériel de l’UNESCO, que la prolifération des « terrasses palettes » risque fort de faire échouer le dossier.
Enfin Frédéric Hocquard a eu ce mot de la fin « comment trouver les voies et les moyens pour cohabiter même si la voie  est étroite« . Tout y est dit malheureusement pour les Parisiens. « Que la fête commence!« 

1 commentaire

  1. Bien résumé merci
    J’ai aussi entendu que l’on trouverait un onglet (dès demain..) ..sur le site dans ma rue pour signaler les terrasses scelerates.
    Je n’ai pas trouvé et vous ?
    Même le petit établissement Pain Quotidien rue des
    Archives ,jusque là correct se met à deborder.
    Ça leur donne des ailes à tous.
    Paule

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