« A l’oriental » le plus vieux commerce du Palais Royal menacé de disparition

Créé en 1818, à proximité de la Comédie Française, ce commerce du Palais Royal qui vend des pipes, des porte-cigarettes, d’autres bibelots et tout un bric-à-brac où se trouvent de belles pièces, la boutique « A l’Oriental » 22, galerie de Chartres (ex 1er) est connue des amateurs, des passionnés, de personnes célèbres et des touristes. Depuis 26 ans sous la houlette de Rakel Van Kote, la responsable,  le magasin concourt à la renommée, au pittoresque, de la célèbre galerie. Une sorte d’élément de patrimoine, du « Paris d’autrefois », c’est en effet le plus vieux magasin du Palais Royal.

Malheureusement, le voisin de cet échoppe depuis 1959 est le Conseil constitutionnel qui n’a de cesse de s’agrandir et se verrait bien annexer la boutique. En l’occurrence en la transformant en salle d’attente, tout en mettant aussi en avant des questions de sécurité. Salle d’attente ou protection d’un patrimoine séculaire, là est le dilemme ? Après avoir laissé disparaitre un commerce proche de timbres, le Centre de monuments Nationaux (CMN) (*) qui régit le domaine public du Palais Royal (dont ses commerces) aurait validé le projet qui en l’espèce se ferait sans indemnisation et sans boutique de remplacement. Il entraînerait la disparition d’un très joli petit escalier hélicoïdal du début du XIXe siècle tel qu’alors on savait les élaborer et les adapter à tous types de lieux. 

Nombreux sont ceux qui s’émeuvent de cette disparition annoncée qualifiée de « véritable  scandale » et s’étonnent que le ministère de la culture situé à deux pas ne réagisse pas. Son titulaire a portant montré avec quelle facilité, il pouvait se prononcer sur d’autres sujets ou dossiers. Surprenant! Le tribunal administratif, saisi en référé par le Centre des monuments nationaux, a ordonné le 25 septembre 2023 que l’occupante libère les lieux dans le mois, cette dernière a aussitôt fait appel de la décision… Il est vrai qu’en 2022 la convention d’occupation du domaine public n’a pas été renouvelée pour ce commerce.

L’écrivain Jonathan Siksou a écrit une tribune dans le Figaro des 23-24 décembre derniers en faveur du maintien de ce très ancien commerce. Il conclut son article par ces mots  » Notre capitale  livrée aux saccages officiels abrite encore des trésors fragiles, ce petit patrimoine du quotidien en péril, que l’on se doit de préserver. C’est un devoir; une vertu ignorée par d’indignes élus.« 

Alors que les fermetures de commerces se multiplient, est-il bien opportun de faire fermer l’un de ceux qui « tournent » bien ? Une pétition contre l’annexion de la boutique par le Conseil constitutionnel peut être signée sur place ou ici en ligne 

 

(*) Ayant succédé à l’ancienne Caisse nationale des monuments historiques et préhistoriques régit par une loi de 1914, le CMN est un établissement public à caractère administratif placé sous le tutelle du ministère de la culture.  Son objet est de gérer, d’animer et d’ouvrir à la visite les  monuments nationaux, propriétés de l’État (environ une centaine).

 

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