La multiplication des paiements par carte et à distance a pour corollaire l’accélération de la baisse de l’utilisation des espèces et la fermeture de nombreux distributeurs de billets. A tel point que le gouvernement suit cette tendance et demande que ne soient pas ainsi créées des zones sans possibilité de pouvoir retirer des espèces.
Cette évolution qui touche tout le pays, aucun ville, aucun quartier n’est épargné, Paris y compris, a commencé depuis plusieurs années déjà. Quelles en sont les raisons ? Tout d’abord la sous utilisation des distributeurs, à seulement 30 % en moyenne de leur capacité ! Ensuite l’augmentation des coûts d’exploitation élevée pour les banques (installation, adaptation (loi Montchamp), sous-traitance du rechargement, transport de fonds, arrachage à la voiture bélier…). A tel point qu’il y a un an afin de réaliser des économies d’échelle, plusieurs banques se sont associées (BNPP, SG, CIC, Crédit Mutuel) pour exploiter ensemble 15 000 distributeurs, sous la marque « Cash service« , afin de faire face au déclin des espèces. Une coentreprise dénommée 2SF exploitera ce parc spécifique en utilisant la plateforme informatique du Crédit Mutuel. Le déploiement s’étendra jusqu’en 2026, soit 7 000 distributeurs qui remplaceront 10 000 existants encore actuellement. Le but affiché des créateurs de cette organisation/structure est d’apporter plus de proximité entre les clients et les banques concernées (?). Nouveauté importante, les clients pourront retirer des espèces sans devoir payer des frais de retrait déplacé. D’autres services d’ajouteront à terme (impression du RIB, dépôts de chèques et espèces, affichage du solde du compte et de son historique …).
Toutes ces évolutions traduisent la forte baisse de l’utilisation des espèces dans les transactions qui s’est accentuée fortement depuis la pandémie de la COVID (- 3 % par an). Les chiffres de la Banque de France indiquent que 12 % des distributeurs ont été supprimés entre 2018 et 2022, soit 1 sur 8 ! Il n’en reste qu’un peu plus de 46 000 sur tout le territoire, soit environ 1 pour 1 500 habitants.
Il ne faudrait tout de même pas, à l’instar de ce qui s’est passé pour les cabines téléphoniques et les pompes à essence à Paris, que les distributeurs de billets disparaissent totalement du paysage d’autant que les agences des banques sont elles aussi entrées dans l’ère de la rationalisation (la fréquentation a beaucoup baissé avec le développement de la banque en ligne) et nombre d’entre elles ferment ou vont fermer. La métamorphose est en cours.