Star des réseaux sociaux, Cédric Godet le chef pâtissier à la mode, nommé « meilleur pâtissier du monde en 2018 » (*) vient d’ouvrir le 7 février une nouvelle boutique au n° 6 de la rue Danielle Casanova, dans l’ex 2e arrondissement, un « coffee-shop » (boissons chaudes et produits sucrés en vente à emporter). Son nom « Le Cédric Grolet Café ». Cette adresse s’ajoute à celles du « Cédric Grolet Opéra », un salon de thé installé 35 avenue de l’Opéra, (les laboratoires du nouvel emplacement et de ce dernier communiquent) et au « Cédric Grolet Le Meurice » à côté de l’établissement éponyme au 6, rue de Castiglione.
Cette ouverture est née de l’idée de mêler les spécificités françaises et anglosaxonnes, d’être moins traditionnelle que la boutique de l’Opéra, plus classique avec un service à table, de la vaisselle, à l’inverse des produits à emporter. Il est vrai que Cédric Grolet dispose d’une boutique à Londres. Son nouveau magasin lui permet incidemment de tester ses nouvelles créations (les croissants-beignets fourrés, cookies-pizzas…) auprès des Parisiens et des touristes.
Compte tenu de l’aura du pâtissier qui peut aussi agacer certains – sa dernière bûche de Noël « Le bonhomme des neiges » au prix de 95 euros très anticonformiste a attiré les critiques – une queue d’aficionados s’était formée pour l’ouverture et les premiers visiteurs ont pu découvrir « un lieu intimiste et épuré. Le marbre blanc de l’accueil des commandes contraste avec la pierre taillée dans les murs latéraux. » Quant aux produits le prix est élevé, le café oscille entre 5 et 6 € et le chocolat chaud est vendu 7 €! Quant aux prix des viennoiseries, cookies et autres mets sucrés, ils grimpent très vite.
Né en 1985, Cédric Grolet obtient son CAP de pâtissier-chocolatier-glacier en 2002 au Puy-en-Velay. Ainsi que le précise sa biographie sur Wikipédia, il obtient ensuite une mention complémentaire en 2004, puis un brevet technique des métiers à l’École nationale supérieure de la pâtisserie (ENSP) d’Yssingeaux. Cédric Grolet est devenu le chef pâtissier du Meurice en 2012 et l’est toujours, après avoir œuvré 5 ans chez Fauchon. Il a très rapidement compris l’intérêt de renforcer sa notoriété (**) en communiquant abondamment sur Instagram (il est suivi par plus de 9,3 millions d’abonnés !).
Un tel succès n’est pas anodin. le talent est là, ainsi qu’un travail acharné. Les nombreuses distinctions reçues l’attestent. Voilà qui est plutôt positif pour la réputation de notre arrondissement malgré quelques polémiques à l’encontre de l’intéressé nées souvent d’une réussite qui ne plait pas à tous. Quand nous écrivions que notre arrondissement s’embourgeoisait, la preuve en est faite une nouvelle fois avec l’ouverture de tels commerces pratiquant des prix conséquents. Difficile d’imaginer que la mairie persiste à vouloir implanter d’une main des logements sociaux dans ce quartier (le prix du m2 y est particulièrement élevé), alors qu’elle autorise de l’autre l’ouverture de ce type de boutiques. Un anachronisme patent, malaisé à comprendre ?
(*) Classement britannique du « 50 Best Restaurants » (le concurrent britannique du guide Michelin)
(**) Meilleur Chef Pâtissier de l’année » par le magazine le Chef en 2015. Prix Relais Desserts du Meilleur Chef Pâtissier 2016. Année où il est distingué Meilleur Chef Pâtissier lors de la cérémonie des Trophées de la Gastronomie et des Vins à Lyon et reçoit le Prix du Pâtissier de l’année au festival Omnivore. En 2017, il est sacré meilleur pâtissier du monde à New York.