Airbnb annonce un 1er trimestre record peu rassurant

Avec le retour des touristes, la demande de locations saisonnières retrouve le niveau qui était le sien avant la Covid. Ainsi au 1er trimestre, Airbnb la plus importante plateforme du secteur a vendu plus de 100 millions de nuitées et « d’activités » (allant des cours de cuisine aux visites organisées…). Ce qui correspondant à 1,5 milliard de $ de chiffre d’affaires, soit une progression de 39% par rapport à 2019! Il s’avère qu’en sus de l’augmentation du prix des séjours les demandes de maisons de campagne ont quasiment explosé. En conséquence la perte constatée de 1,2 milliard de $ du 1er trimestre 2021 n’est plus que de 19 millions de $ au 31 mars de cette année et il n’est plus question de licencier du personnel.

Certes le « rural » est venu au secours des locations saisonnières mais les dirigeants de Airbnb ne cachent pas que les séjours en ville dépassent déjà les niveaux atteints avant la pandémie et de plus en plus de séjours longs liés au télétravail sont demandés. On sent bien aussi, malgré la présence du virus, que la guerre en Ukraine et le prix élevé des carburants ne freinent pas vraiment l’activité touristique. Les chiffres donnent même le tournis puisque la plateforme américaine affiche avec ses 100 000 destinations, 6 millions d’annonces effectives en ligne, se traduisant par une capitalisation boursière début mai de 56 milliards de $ ! Pour parachever son développement, les spécialistes expliquent qu’ Airbnb, par sa flexibilité (les managers actuels emploieraient plutôt le mot « agilité » tellement à la mode), a su s’adapter aux nouveaux besoins des touristes et de ses collaborateurs.

Malheureusement pour nous, habitants des quartiers du centre de Paris le retour en force des locations saisonnières n’annonce rien de bon, c’est-à-dire du bruit lié aux incessantes allées et venues dans nos immeubles où souvent les touristes organisent des fêtes, le bruit des valises à roulette à toute heure dans nos rues. C’est pourquoi nous vous conseillons de ne pas hésiter à vérifier auprès de la mairie ou de le faire faire par les syndics si les locations ont été déclarées et sont en règle (voir la réglementation).

La mairie dit « veiller au grain » mais il est évident que son équipe de contrôle dispose d’un effectif réduit de 30 personnes pour 90 000 locations touristiques estimées. N’oublions pas enfin, malgré les conversions en location classique effectuées durant la crise du Covid, que l’emprise des locations touristiques est telle qu’elle fait baisser sensiblement l’offre traditionnelle de location de logements à l’année. L’action effrénée de la mairie pour essayer de compenser cela par une suroffre trés coûteuse de création de logements sociaux « pour plus de mixité sociale » apparaît comme une petite goutte d’eau face à l’ampleur du phénomène des plates formes de location touristique.

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