Que devient le Grand Paris ?

Le Grand Paris a commencé à se mettre en place avec le lancement des travaux du Grand Paris Express c’est-à-dire un réseau de transports en commun autour de Paris comprenant 4 nouvelles lignes de métro, les n° 5, 16, 17 et 18 ainsi que la prolongation de la ligne 14 (plusieurs stations nord sont déjà mises en service) soit 200 km de rails et 68 gares nouvelles (voir photo illustrant l’article). A chaque fois tout un quartier environnant est à construire ! (*). On peut dire aujourd’hui que le projet urbain prend forme, l’arrivée des Jeux Olympiques jouant le rôle de « booster ». Il est aujourd’hui selon les acteurs du projet « le plus grand projet urbain » d’Europe entraînant avec lui « une mutation urbaine de très grande ampleur« .

Le but du Grand Paris (la société du Grand Paris assurant la maîtrise d’ouvrage du projet a été créée par la loi en juin 2010) est de relier des territoires qui ne le sont pas et de compléter le réseau RER, en créant une rocade permettant par exemple de relier plus facilement Saclay à Roissy. Ce qui aura pour conséquence de permettre le développement des territoires desservis et de désengorger Paris où la voiture risque fort d’être de toute manière interdite.

Ce projet représente un coût astronomique estimé il y a deux ans par le Sénat à 42 milliards d’€. Le percement de tunnels a sans doute été le chantier le plus lourd (37 km de tunnel pour la seule prolongation de la ligne 15).

Les travaux du réseau ont débuté en 2015 avec une mise en service dès 2025 et jusqu’en 2030. l’ambition affichée est de créer 32 millions de m2 de bureaux (30%), de logements (127 000) et d’équipements (30%). Selon L’APUR (l’Atelier Parisien d’Urbanisme), il reste à ce jour encore 20 millions de m2 à construire… Dans ce contexte les collectivités locales sont très impliquées détenant dans chaque cas le « pouvoir » du permis de construire. ce qui peut provoquer des blocages de certains chantiers comme la ZAC Pleyel dans le secteur de Saint-Denis  provoquant suspensions et retards, d’autres sont suspendus par des recours. Ce qui peut se comprendre tant les décisions prises sont engageantes pour l’avenir, influençant le développement et le devenir des territoires concernés.

Dans certains cas des adaptations sont effectivement nécessaires. Faudra t-il par exemple aménager autant de m2 de bureaux prévus au départ alors que le télétravail s’est généralisé et conduit les entreprises a réduire les surface de bureaux dont elles ont besoin ? Les franciliens du fait du télétravail, de l’augmentation prix des carburants et des transports vont-ils continuer à se déplacer autant que par le passé ? Un équilibre est à trouver entre enjeux climatiques, nouveaux usages, équipements, habitations (les prix de l’immobilier s’envolent déjà près des futures nouvelles gares) et des locaux professionnels. Un dosage qui n’est pas simple et qui fluctue au fil des mois compte tenu du monde mouvant que nous traversons actuellement. Or la réussite de ce projet titanesque en dépend.

 

 

(*) Il faut remonter à l’implantation du RER dans les années 60 et 70 soit 600 km de voies dont 80 souterraines pour retrouver un dossier de même ampleur.

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